lundi 30 mars 2009

Si ce n'est pas La vérité, il y a du vrai dans ces paroles de Brel interprétée par Barbara

Je préfère encore quand c'est Brel qui la chante...

Quand la sagesse nous vient du saltimbanque, on peut lui faire confiance...

Bonne écoute sur fond de mer du nord...


Au nom de dieu... Pierre Perret

Ce n'est pas vraiment ce que l'on appelle une bête de scène... C'est plutôt quelqu'un qui n'a pas sa langue en poche.. Et c'est très bien ainsi !


Croire en un Dieu qui n’existe pas, telle est la devise du pasteur protestant, Klaas, Hendrikse.

Voici un article certes long, mais finalement extrêmement court, car il condense bien d'éléments.

J'en veux énormément à l'auteur d'avoir si bien exprimé ma pensé à ma place !

Plus sérieusement, merci à Guillaume de partager avec nous ses réflexions pertinentes.


Par Guillaume.

Le pasteur protestant Klaas Hendrikse, PKN (1) de Midelburg-Zierikzee a semé la consternation et la pagaille dans l’Eglise protestante néerlandaise en révélant à divers médias son «athéisme» et en publiant son livre « Croire en un Dieu qui n’existe pas : manifeste d’un pasteur athée.»(2) La bible n’est pour lui qu’un ramassis d’histoires mythologiques.

Personnellement je ne suis pas étonné de cette déclaration et de ce livre. On sait depuis longtemps, qu’il y a énormément de curés et de pasteurs athées, et qu’ils n’ont pas l’obligation de croire en Dieu, mais de convaincre tous les crédules du monde entier, d’y croire. C’est le but de toutes les religions, faire croire en Dieu, la résurrection, la réincarnation, la Trinité, les saints, les faux miracles etc., tout en sachant que ce n’est rien d’autre que de l’exploitation de la crédulité humaine, de l’imposture, de la supercherie, de la tromperie, de la fourberie, de la tartufferie. Le pasteur sait aussi que Dieu est le seul être qui, pour régner, n’ait pas besoin d’exister, comme l’a dit si bien Baudelaire. C’est pourquoi il suffit de croire en un Dieu qui n’existe pas pour faire survivre Dieu et les religions.

Que Dieu n’existe pas, est selon ce pasteur une condition préalable à l’exercice du sacerdoce de pasteur. Déjà pendant ses études de théologie, Klaas Hendrikse ne croyait pas à la théologie qu’on lui enseignait. Selon ce pasteur beaucoup de croyants ont abandonné l’idée de l’existence de Dieu ou en doutent, mais cela n’a aucune importance pour lui, du moment qu’on croit en ce Dieu inexistant.

Il compare la Bible et ses récits mythiques à la mythologie grecque ou romaine. Personne ne se pose encore la question de savoir si Janus, Saturne, Cronos ou Zeus, alias Jupiter, ont existé. Il s’étonne que plus personne ne croit à ces dieux mythiques, mais qu’on n’agit pas de même avec le Dieu monothéiste juif, chrétien ou musulman. On croit même dit-il dans le Fils d’un Dieu qui n’existe pas. Lisez le mythe de Jésus sur le site : http://www.assatashakur.org/forum/..

Puisque le pasteur protestant dit qu’un Dieu inexistant ne peut avoir un enfant, c’est normal que le pape Léon X, à qui on attribue ces paroles, aurait dit au cardinal Pietro Bembo en 1520 : "On sait de temps immémorial combien cette fable de Jésus-Christ a été profitable à nous et à nos proches."[Quantum nobis nostrisque que ea de Christo fabula profuerit, satis est omnibus seculis notum.]. (3) tandis que le pape Paul III, homosexuel notoire, déclare au duc Mendoza, ambassadeur d’Espagne : «N'ayant pu découvrir aucune preuve de la réalité historique de Jésus-Christ de la légende chrétienne, j'étais dans l'obligation de conclure à un dieu solaire mythique de plus.» (4)

Le pasteur Klaas Hendrikse, ne prononce jamais les mots « Seigneur aidez-nous », et refuse de les prononcer. Il sait évidemment que c’est inutile et ridicule. Le Seigneur, n’a jamais aidé personne, ni multiplié les pains pour les millions de pauvres qui meurent de faim en ce monde à la dérive. Au lieu d’arrêter les famines et les catastrophes dans le monde, ce Dieu tout-puissant et infiniment mauvais, se complaît sadiquement à les aggraver chaque jour encore plus, d’abord sur terre, et puis comme si cela ne suffisait pas, il promet encore que dans l’au-delà, il va nous rôtir en enfer. Même après la mort, pas de pardon. Il surchauffe même actuellement la terre à un tel rythme, que bientôt il va nous rôtir vivant, sans attendre qu’on arrive en enfer. Il est plus diabolique que le diable, qui n’est que son serviteur et exécuteur de la volonté divine. Oui, Diderot a raison, l'idée qu'il n'y a pas de Dieu ne fait trembler personne; on tremble plutôt qu'il y en ait un. Le Dieu biblique, n’a rien de bon. Il est jaloux, violent, vindicatif, cruel et criminel. On préfère qu’un tel Dieu n’existe pas.

Cela n’empêche pas les gens crédules de crier « Allah Akhar » lorsqu’ils font la guerre ou s’entretuent religieusement un peu partout dans le monde, ou lorsqu’ils prient, après une grande catastrophe, pour que le Tout-Puissant ne récidive pas trop vite. Ces prières chrétiennes, musulmanes, juives, hindoues, bouddhistes, ne sont jamais entendues et ne servent à rien, comme chacun peut s’en apercevoir, sauf les crédules et superstitieux.

Devant toute la misère dont le Tout-Puissant est censé être l’auteur, il n’y a qu’une excuse pour Dieu, c’est qu’il n’existe pas, écrivait Stendhal. On n’a pas besoin d’un Dieu qui nous accable de tous les malheurs possibles, qui n’a jamais aidé l’humanité souffrante, qui ne s’est jamais manifesté pour donner ne fût-ce qu’un seul pain à un affamé. Il va même jusqu’à foudroyer et incendier des églises pendant que les «bigots» s’y agenouillent et prient inutilement.

Epicure a bien résumé l’inutilité de Dieu: Ou Dieu veut empêcher le mal et ne le peut, ou il le peut et ne le veut, ou il ne le peut ni ne le veut, ou il le veut et le peut. S’il ne veut et ne le peut, il est impuissant, s’il le peut et ne le veut, il est pervers, s’il ne le peut ni ne le veut, il est impuissant et pervers, s’il ne veut et le peut, que ne le fait-il, mon père ? (A. France. Les Dieux ont soif).

Selon une enquête, un sur six pasteurs, ignorent s’il existe un Dieu. On n’apprend rien aux théologiens en leur disant que Dieu n’existe pas. La lecture des livres saints exécrables, ne peut que les conduire à l’athéisme. Le pasteur dit qu’il n’existe pas de Dieu, qui préserve l’homme des malheurs qui l’accablent, ou qui les lui infligent. Croire qu’il existe un Dieu qui protège les uns et non les autres, est une dépendance immature, et sans les êtres humains Dieu n’est rien, est sa conclusion.

Oui, le pasteur a raison, sans l’homme, Dieu n’est rien, puisqu’il n’existe que dans l’esprit des hommes et donc grâce à eux. Il n’est qu’une chimère, qui aujourd’hui survit dans l’esprit du croyant et meurt demain lorsqu’il devient athée. Dieu n’est pas mort comme l’a dit Nietzsche, parce qu’il ne le sera que le jour où il n’existe plus de croyants pour le garder en vie. Dieu n’est rien d’autre qu’un être fictif, une création de l’homme, dont la survie ne dépend que des croyants. Ce sont les croyants qui le maintiennent encore en vie, et ils sont loin de l’avoir fait mourir, compte tenu du nombre infime d’athées.

Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer disait Voltaire. L’homme s’en est chargé et l’a créé à son image. Si Dieu l’avait créé, il ne serait évidemment pas aussi mauvais et imparfait. Un Dieu parfait ne peut créer des êtres imparfaits. L. Fuerbach considère que Dieu est le produit de notre imagination, et estime que l’homme a créé Dieu et la religion, et non l’inverse, en projetant à l’extérieur de lui toutes les valeurs idéales dans un être fictif. (Essence du Christianisme)
Klaas Hendrikse n’est pas le seul pasteur ou le seul curé athée. Il y en eut bien d’autres, mais pas tous aussi célèbres que le curé Jean, Meslier, (1664-1729) qui a dénoncé l’imposture chrétienne dans ses mémoires, cachées jusqu’après sa mort, pour échapper aux bûcher.

«Il est absurde écrit-il, d'appeler Dieu de justice et de bonté, un être qui fait tomber indistinctement tous les maux sur les bons et les méchants, sur les innocents et les coupables; il est fantasque d'exiger que les malheureux se consolent de leur infortune, dans les bras mêmes de celui qui en est l'auteur (Le bon sens)

La citation célèbre du livre de Dostoïevski «Les Frères Karamazov» : Si Dieu n’existait pas, tout serait permis » est une absurdité. C’est le contraire qui est vrai. L’homme a pu commettre les crimes les plus graves en se servant du Dieu qu’il a créé, et dont il a besoin pour justifier ses crimes, et même à se les faire pardonner. Sans ce Dieu chimérique, il ne pourrait pas se disculper en prétendant que c’est Dieu qui l’a voulu ou ordonné.

Ce sont des croyants fondamentalistes, qui ont commis les attentats atroces de Londres, Madrid, Bali, Bombay, etc. Plus le croyant croit dans ses dogmes, plus il est fanatique et dangereux, parce qu’au nom de son Dieu, tout lui est permis et tout est justifié. Il reçoit même une récompense pour les attentats qu’il commet. C’est Allah, via les imams, qui ordonnerait ces missions criminelles, et qui leur octroie le titre de « martyre » Les sunnites et les chiites, religieux fanatiques, s’entretuent en Irak presque chaque jour, toujours au nom d’Allah. A quoi leur sert donc leur « foi » en Allah, puisque leur religion de paix ne les empêche pas de s’entretuer? Sans leur endoctrinement religieux, ils seraient au moins encore capables de réfléchir et de distinguer le bien du mal.

L’ex-président Bush disait que son Dieu chrétien, l’avait chargé de la guerre en Irak. Saddam Hussein ripostait avec « Allah Akhbar » ; le Dieu musulman, qui devait battre les troupes de l’infidèle Bush. L’invocation de Dieu a toujours servi à commettre les crimes les plus abominables. Le Vatican a persécuté pendant 16 siècles les hérétiques, les sorcières, etc., et s’est servi du mythique Jésus des Evangiles, pour mettre des innocents sur le bûcher. Les chrétiens sont fiers de cette « morale chrétienne » qui a servi à persécuter pendant des siècles des innocents et qui a justifié l’inquisition au nom de l’Evangile. Cette morale chrétienne qui s’est toujours opposée à la science, et qui continue à le faire.
L’homme ne peut avoir qu’une morale humaine. Dès qu’il se réfère à une morale surnaturelle, il se sert de Dieu pour excuser ses crimes. Sans Dieu, c’est l’homme qui est seul responsable devant sa conscience et devant le tribunal humain, c’est la seule bonne morale acceptable et possible.
Si les croyants devraient tous faire ce que dit la Bible ou le Coran, le monde entier ne serait qu’un carnage, une boucherie, et plus personne ne serait en sécurité sur cette terre. De ces livres criminogènes, on dit que ce sont des livres saints.

Une morale basée sur un être surnaturel est une supercherie qui permet de faire n’importe quoi. Les terroristes islamistes ne se feraient pas sauter s’ils savaient que Dieu n’existe pas et qu’aucune vierge ne les attend dans le paradis musulman. Si Dieu existait il empêcherait évidemment ces massacres, sinon il en serait l’auteur, compte tenu de sa toute-puissance et de son omniscience que la religion lui attribue. Ces derniers temps les imams se servent de jeunes filles musulmanes (souvent des filles violées et devenues de ce fait, des objets sans valeur, selon la religion musulmane) pour commettre des attentats. Celles-ci ne doivent pas espérer 72 éphèbes en arrivant chez Allah, parce qu’Allah est phallocrate et misogyne. Aucun imam ne se fait sauter bien entendu. Ils préfèrent envoyer des innocents à la mort.

Quand va-t-on voir des imams déclarer publiquement aux médias, qu’aucun terroriste ne sera récompensé par Allah, qu’il ne seront pas des «martyrs» privilégiés au paradis musulman, qu’il n’y a pas de vierges au paradis, qu’ils ne sont que des criminels qui se sont déshonorés et que toutes ces promesses coraniques ne sont qu’un leurre. On attendra encore longtemps, et leur silence les rend complices. Même ici en Europe les imams ne lancent aucun communiqué public général, destiné à tous les médias, pour condamner ces fanatiques barbares. Ils se rendent complice par leur silence, leur mutisme. Le proverbe dit même que qui ne dit mot, consent.

Le biologiste Richard Dawkins de l’Université d’Oxford, auteur du livre « The God Delusion » – (delusion-délire) traduit par « Pour en finir avec Dieu », estime le concept « Dieu » erroné et dangereux. L’athéisme est selon lui presque toujours une saine indépendance d’esprit, et l’athée est libéré complètement de l’emprise de la religion. Il a raison, parce que tout est permis, du moment qu’on invoque que c’est Dieu qui l’a voulu ou l’a inspiré. La religion écrase l’épanouissement de l’esprit humain. Si la religion est une illusion, comme dit Fuerbach, pour Sigmund Freud c’est aussi une aliénation de l’esprit, un délire de masse, une paranoïa.

L’homme ne peut se sentir libre, autonome, s’il s’imagine qu’il dépend d’un Dieu tout-puissant. Sa soumission à son Dieu, être fictif, imaginaire, lui enlève toute autonomie, alors que personne n’a jamais prouvé son existence, tellement il est inexistant. Aucun athée ne s’oppose à un libre examen de l’existence de Dieu, mais c’est à ceux qui ont inventé les dieux ou leur Dieu, à en apporter la preuve, et pas l’inverse. On ne peut apporter la preuve de l’inexistence d’une chose qui n’existe pas.

Toutes les religions sont dangereuses parce qu’elles sont basées sur la foi (souvent fanatique) et non sur la raison. Elles sont basées sur des dogmes invariables, incontrôlables et dont la vérité ne peut être contestée. Il faut croire, même si c’est absurde. (Credo quia absurdum). On inculque l’intolérance aux fidèles, à qui on apprend que ceux qui ne croient pas dans leur « Vérité » sont dans l’erreur, des ennemis, et ils vont même jusqu’à menacer de mort, l’incroyant, pour qu’il ne dénonce pas que la religion n’est que superstition et tromperie.

Celui qui invoque la foi, ne se base plus sur la raison. Il ne pense plus par lui-même. Cela lui est même interdit parce qu’il doit se soumettre aux dogmes religieux, quelle qu’en soit l’absurdité.
L’athéisme et un humanisme, ce n’es pas une religion, dans lequel l’homme est central, dans lequel l’homme a du respect pour l’homme, et non pas pour un Dieu qui l’écrase, l’asservit, lui interdit d’être libre. Nos dieux se sont: Isaac Newton, Alexandre, Fleming, Louis, Pasteur, Albert Einstein, Léonardo Da Vinci, Sigmund Freud, Mozart, Beethoven, Michel-Ange, Rubens, etc. Ce sont des dieux humains, qui ont fait progresser la science et les arts, au service de l’humanité. On ne doit rien attendre des dieux surnaturels, parce que les miracles n’existent que pour ceux qui y croient. Après deux mille ans, le Jésus mythique n’a toujours pas ressuscité ne fût-ce qu’un seul mort, et sa résurrection et celle de Lazare ne sont qu’un mythe qui permet au Vatican de vivre dans l’opulence.

En ce 21ième siècle, siècle qui sera célèbre par son fanatisme religieux, ses guerres et conflits religieux sanglants, il faut du courage pour critiquer les religions, parce que les fanatiques religieux prolifèrent de plus en plus et que même se dire athée devient dangereux. Même dans les pays dits démocratiques, comme les Etats-Unis, se révéler athée est périlleux et désavantageux, le Dieu inexistant y règne en maître. Quant aux théocraties, l’athée n’y est pas toléré, sous peine de mort.

Guillaume

(1) PKN (Eglise protestante néerlandaise.
(2) Geloven in een God die niet bestaat. Manifest van een atheïstische dominee, druk 2007, 204p. Nieuw Amsterdam. (Croire en un Dieu qui n’existe pas. Manifeste d’un pasteur athée, imp. 2007, 204 p. Nieuw Amsterdam)
(3) Livre « Les Trois imposteurs, Moïse, Jésus et Mahomet. Rivages. Poche/Petite Bibliothèque, p. 142 »
(4) Voir Wikipedia et Echolalistes – Liistes de Papes et leur vie – voir : http://www.echolalie.org/wiki/index.php?ListeDePapes

Selon Dawkins, l'athéisme c'est être sain d'esprit... Selon d'autres saints écrivains comme Chateaubriand, c'est une perversion abominable ...


Il me plait à penser qu'aujourd'hui, Chateaubriand pourrait être un auteur apologétique défendant l'athéisme !

Parfois, au lieu de critiquer, il vaut mieux simplement attendre que les dogmes religieux scient la branche sur laquelle ils se sont assis depuis trop longtemps... Bonjour les courbatures quand la fin de la récré sonne...

Publié en France en 1802, le Génie du Christianisme est un ouvrage apologétique.

Apologétique :

L'apologétique est un champ d'études théologique ou littéraire consistant en la défense systématique d'une position.
Le terme... ...désigne la défense militaire d'une position contre une attaque.
(wikipédia)


Bref, rien d'objectif là-dedans ! Juste de la guéguerre verbale...

Parle-t-on des mêmes choses ? L'important est-il d'avoir un point de vue et de le défendre coute que coute ?


Je ne veux pas m'enfermer dans mon athéisme et ressembler à ça dans l'autre sens (voir texte ci dessous). La logique est décidément trop tributaire du point de vue de celui qui l'exprime.



Extrait de "Génie du christianisme" de Châteaudbriand

Chapitre V - Danger et inutilité de l'Athéisme

Il y a deux sortes d'athées bien distinctes : les premiers, conséquents dans leurs principes, déclarent sans hésiter qu'il n'y a point de Dieu, par conséquent point de différence essentielle entre le bien et le mal ; que le monde appartient aux plus forts et aux plus habiles, etc. Les seconds sont les honnêtes gens de l'athéisme, les hypocrites de l'incrédulité : absurdes personnages, qui avec une douceur feinte se porteraient à tous les excès pour soutenir leur système ; ils vous appelleraient mon frère en vous égorgeant ; les mots de morale et d'humanité sont incessamment dans leur bouche : ils sont triplement méchants, car ils joignent aux vices de l'athée l'intolérance du sectaire et l'amour-propre de l'auteur.

Ces hommes prétendent que l'athéisme ne détruit ni le bonheur ni la vertu, et qu'il n'y a point de condition où il ne soit aussi profitable d'être incrédule que d'être religieux : c'est ce qu'il convient d'examiner.

Si une chose doit être estimée en raison de son plus ou moins d'utilité, l'athéisme est bien méprisable, car il n'est bon à personne.

Parcourons la vie humaine ; commençons par les pauvres et les infortunés, puisqu'ils font la majorité sur la terre. Eh bien, innombrable famille des misérables, est-ce à vous que l'athéisme est utile ? Répondez. Quoi, pas une voix ! pas une seule voix ! J'entends un cantique d'espérance et des soupirs qui montent vers le Seigneur ! Ceux-ci croient : passons aux heureux.

Il nous semble que l'homme heureux n'a aucun intérêt à être athée. Il est si doux pour lui de songer que ses jours se prolongeront au delà de la vie ! Avec quel désespoir ne quitterait-il pas ce monde s'il croyait se séparer pour toujours du bonheur ! En vain tous les biens du siècle s'accumuleraient sur sa tête : ils ne serviraient qu'à lui rendre le néant plus affreux. Le riche peut aussi se tenir assuré que la religion augmentera ses plaisirs, en y mêlant une tendresse ineffable ; son cœur ne s'endurcira point, il ne sera point rassasié par la jouissance, inévitable écueil des longues prospérités. La religion prévient la sécheresse de l'âme ; c'est ce que voulait dire cette huile sainte avec laquelle le christianisme consacrait la royauté, la jeunesse et la mort, pour les empêcher d'être stériles.

Le guerrier s'avance au combat : sera-t-il athée, cet enfant de la gloire ? Celui qui cherche une vie sans fin consentira-t-il à finir ? Paraissez sur vos nues tonnantes, innombrables soldats, antiques légions de la patrie ! Fameuses milices de la France, et maintenant milices du ciel, paraissez ! Dites aux héros de notre âge, du haut de la Cité sainte, que le brave n'est pas tout entier au tombeau, et qu'il reste après lui quelque chose de plus qu'une vaine renommée.

Les grands capitaines de l'antiquité ont été remarquables par leur religion : Epaminondas, libérateur de sa patrie, passait pour le plus religieux des hommes ; Xénophon, ce guerrier philosophe, était le modèle de la piété ; Alexandre, éternel exemple des conquérants, se disait fils de Jupiter ; chez les Romains, les anciens consuls de la république, Cincinnatus, Fabius, Papirius Cursor, Paul Emile, Scipion, ne mettaient leur espérance que dans la divinité du Capitole ; Pompée marchait aux combats en invoquant l'assistance divine ; César voulait descendre d'une race céleste ; Caton, son rival, était convaincu de l'immortalité de l'âme ; Brutus, son assassin, croyait aux puissances surnaturelles ; et Auguste, son successeur, ne régna qu'au nom des dieux.

Parmi les nations modernes, était-ce un incrédule que ce fier Sicambre, vainqueur de Rome et des Gaules, qui, tombant aux pieds d'un prêtre, jetait les fondements de l'empire français ! Etait-ce un incrédule que ce saint Louis, arbitre des rois et révéré même des Infidèles ? Du Guesclin, dont le cercueil prenait des villes, Bayard, chevalier sans peur et sans reproche, le vieux connétable de Montmorency, qui disait son chapelet au milieu des camps, étaient-ils des hommes sans foi ? O temps plus merveilleux encore, où un Bossuet ramenait un Turenne dans le sein de l'Eglise !

Il n'est point de caractère plus admirable que celui du héros chrétien : le peuple qu'il défend le regarde comme son père ; il protège le laboureur et les moissons, il écarte les injustices : c'est une espèce d'ange de la guerre que Dieu envoie pour adoucir ce fléau. Les villes ouvrent leurs portes au seul bruit de sa justice, les remparts tombent devant ses vertus ; il est l'amour du soldat et l'idole des nations ; il mêle au courage du guerrier la charité évangélique ; sa conversation touche et instruit, ses paroles ont une grâce de simplicité parfaite ; on est étonné de trouver tant de douceur dans un homme accoutumé à vivre au milieu des périls : ainsi le miel se cache sous l'écorce d'un chêne qui a bravé les orages.

Concluons que sous aucun rapport l'athéisme n'est bon au guerrier.

Nous ne voyons pas qu'il soit plus utile dans les états de la nature que dans les conditions de la société. Si la morale porte tout entière sur le dogme de l'existence de Dieu et de l'immortalité de l'âme, un père, un fils, des époux, n'ont aucun intérêt à être incrédules. Eh ! comment, par exemple, concevoir qu'une femme puisse être athée ? Qui appuiera ce roseau, si la religion n'en soutient la fragilité ? Etre le plus faible de la nature, toujours à la veille de la mort ou de la perte de ses charmes, qui le soutiendra, cet être qui sourit et qui meurt, si son espoir n'est point au delà d'une existence éphémère ? Par le seul intérêt de sa beauté, la femme doit être pieuse. Douceur, soumission, aménité, tendresse, sont une partie des charmes que le Créateur prodigua à notre première mère, et la philosophie est mortelle à cette sorte d'attraits.

La femme, qui a naturellement l'instinct du mystère, qui prend plaisir à se voiler, qui ne découvre jamais qu'une moitié de ses grâces et de sa pensée, qui peut être devinée, mais non connue, qui, comme mère et comme vierge, est pleine de secrets, qui séduit surtout par son ignorance, qui fut formée pour la vertu et le sentiment le plus mystérieux, la pudeur et l'amour ; cette femme, renonçant au doux instinct de son sexe, ira d'une main faible et téméraire chercher à soulever l'épais rideau qui couvre la Divinité ! A qui pense-t-elle plaire par cet effort sacrilège ? Croit-elle, en joignant ses ridicules blasphèmes et sa frivole métaphysique aux imprécations des Spinosa et aux sophismes des Bayle, nous donner une grande idée de son génie ? Sans doute elle n'a pas dessein de se choisir un époux : quel homme de bon sens voudrait s'associer à une compagne impie ?

L'épouse incrédule a rarement l'idée de ses devoirs ; elle passe ses jours ou à raisonner sur la vertu sans la pratiquer, ou à suivre ses plaisirs dans le tourbillon du monde. Sa tête est vide, son âme creuse ; l'ennui la dévore ; elle n'a ni Dieu ni soins domestiques pour remplir l'abîme de ses moments.

Le jour vengeur approche ; le Temps arrive, menant la vieillesse par la main. Le spectre aux cheveux blancs, aux épaules voûtées, aux mains de glace, s'assied sur le seuil du logis de la femme incrédule ; elle l'aperçoit et pousse un cri. Mais qui peut entendre sa voix ? Est-ce un époux ! Il n'y en a plus pour elle : depuis longtemps il s'est éloigné du théâtre de son déshonneur. Sont-ce des enfants ? Perdus par une éducation impie et par l'exemple maternel, se soucient-ils de leur mère ? Si elle regarde dans le passé, elle n'aperçoit qu'un désert où ses vertus n'ont point laissé de traces. Pour la première fois, sa triste pensée se tourne vers le ciel ; elle commence à croire qu'il eût été plus doux d'avoir une religion. Regret inutile ! la dernière punition de l'athéisme dans ce monde est de désirer la foi sans pouvoir l'obtenir. Quand, au bout de sa carrière, on reconnaît les mensonges d'une fausse philosophie, quand le néant, comme un astre funeste, commence à se lever sur l'horizon de la mort, on voudrait revenir à Dieu, et il n'est plus temps : l'esprit abruti par l'incrédulité rejette toute conviction. Oh ! qu'alors la solitude est profonde, lorsque la Divinité et les hommes se retirent à la fois ! Elle meurt, cette femme, elle expire entre les bras d'une garde payée ou d'un homme dégoûté par ses souffrances, qui trouve qu'elle a résisté au mal bien des jours. Un chétif cercueil renferme toute l'infortunée ; on ne voit à ses funérailles ni une fille échevelée ni des gendres et des petits-fils en pleurs ; digne cortège qui, avec la bénédiction du peuple et le chant des prêtres, accompagne au tombeau la mère de famille. Peut-être seulement un fils inconnu, qui ignore le honteux secret de sa naissance, rencontre par hasard le convoi, il s'étonne de l'abandon de cette bière ; et demande le nom du mort à ceux qui vont jeter aux vers le cadavre qui leur fut promis par la femme athée.

Que différent est le sort de la femme religieuse ! Ses jours sont environnés de joie, sa vie est pleine d'amour : son époux, ses enfants, ses domestiques, la respectent et la chérissent ; tous reposent en elle une aveugle confiance, parce qu'ils croient fermement à la fidélité de celle qui est fidèle à son Dieu. La foi de cette chrétienne se fortifie par son bonheur, et son bonheur par sa foi ; elle croit en Dieu parce qu'elle est heureuse, et elle est heureuse parce qu'elle croit en Dieu.

Il suffit qu'une mère voie sourire son enfant pour être convaincue de la réalité d'une félicité suprême. La bonté de la Providence se montre tout entière dans le berceau de l'homme. Quels accords touchants ! ne seraient-ils que les effets d'une insensible matière ? L'enfant naît, la mamelle est pleine ; la bouche du jeune convive n'est point armée, de peur de blesser la coupe du banquet maternel ; il croît, le lait devient plus nourrissant ; on le sèvre, la merveilleuse fontaine tarit. Cette femme si faible a tout à coup acquis des forces qui lui font surmonter des fatigues que ne pourrait supporter l'homme le plus robuste. Qu'est-ce qui la réveille au milieu de la nuit, au moment même où son fils va demander le repas accoutumé ? D'où lui vient cette adresse qu'elle n'avait jamais eue ? Comme elle touche cette tendre fleur sans la briser ! Ses soins semblent être le fruit de l'expérience de toute sa vie, et cependant c'est là son premier-né ! Le moindre bruit épouvantait la vierge : où sont les armées, les foudres, les périls, qui feront pâlir la mère ? Jadis il fallait à cette femme une nourriture délicate, une robe fine, une couche molle ; le moindre souffle de l'air l'incommodait : à présent un pain grossier, un vêtement de bure, une poignée de paille, la pluie et les vents, ne lui importent guère, tandis qu'elle a dans sa mamelle une goutte de lait pour nourrir son fils, et dans ses haillons un coin de manteau pour l'envelopper.

Tout étant ainsi, il faudrait être bien obstiné pour ne pas embrasser le parti où non seulement la raison trouve le plus grand nombre de preuves, mais où la morale, le bonheur, l'espérance, l'instinct même et les désirs de l'âme nous portent naturellement ; car s'il était vrai, comme il est faux, que l'esprit tînt la balance égale entre Dieu et l'athéisme, encore est-il certain qu'elle pencherait beaucoup du côté du premier : outre la moitié de sa raison, l'homme met de plus dans le bassin de Dieu tout le poids de son cœur.

On sera convaincu de cette vérité si l'on examine la manière dont l'athéisme et la religion procèdent dans leurs démonstrations.

La religion ne se sert que de preuves générales ; elle ne juge que sur l'ordonnance des cieux, sur les lois de l'univers ; elle ne voit que les grâces de la nature, les instincts charmants des animaux et leurs convenances avec l'homme.

L'athéisme ne vous apporte que de honteuses exceptions ; il n'aperçoit que des désordres, des marais, des volcans, des bêtes nuisibles ; et, comme s'il cherchait à se cacher dans la bouc, il interroge les reptiles et les insectes, pour lui fournir des preuves contre Dieu.

La religion ne parle que de la grandeur et de la beauté de l'homme :

L'athéisme a toujours la lèpre et la peste à vous offrir.

La religion tire ses raisons de la sensibilité de l'âme, des plus doux attachements de la vie, de la piété filiale, de l'amour conjugal, de la tendresse maternelle :

L'athéisme réduit tout à l'instinct de la bête ; et pour premier argument de son système, il vous étale un cœur que rien ne peut toucher.

Enfin, dans le culte du chrétien, on nous assure que nos maux auront un terme ; on nous console, on essuie nos pleurs, on nous promet une autre vie :

Dans le culte de l'athée, les douleurs humaines font fumer l'encens, la mort est le sacrificateur, l'autel un cercueil, et le néant la divinité.




mardi 24 mars 2009

Pour mieux comprendre la conférence de Durban à l'ONU

A lire absolument...

L'affaire sur l'intervention de Monsieur David Littman :

David Littman, porte-parole d'organisations de défense des droits de l'homme et ami de la première heure de drzz.info, a été une nouvelle fois interrompu vendredi dernier par la présidence du Conseil des Droits de l'Homme alors qu'il documentait l'antisémitisme des médias musulmans. Il n'a pas été autorisé à poursuivre son discours.
Mais l'affaire n'en est pas restée là. Le Vice-Président du Conseil qui l'a coupé se trouvait être l'ambassadeur du Canada. Littman a écrit à ses contacts des médias de ce pays, provoquant une incroyable réaction en chaîne. L'histoire a fait grand bruit dans la presse canadienne le week-end dernier.
Hier, Littman a reçu un appel du bureau du Premier Ministre Stephen Harper lui présentant ses excuses au nom du gouvernement canadien. L'ambassadeur en question risque aujourd'hui de sérieux ennuis.
Autre vent de révolte, à l'approche de la Conférence controversée de Durban. Lundi, une ONG a pu répéter les propos antisémites tenus par une télévision égyptienne durant la session consacrée à l'étude "du génocide et des appels au génocide". Emprunté, le Conseil n'a pas osé l'interrompre.
La vidéo fait désormais un tabac sur le youtube israélien, Road90, et affaiblit encore un peu plus une conférence de durban déjà fragile.Lundi, un nouveau texte a été proposé pour calmer les tensions entre pays occidentaux et musulmans, mais il ne plaît pas à tout le monde.
En dépit des commentaires plutôt positifs, le nouveau projet de déclaration n’est toutefois pas un aboutissement. «C’est une bonne base de discussion», estime un diplomate occidental. Ahmed Ihab Gamaleldin partage cet avis, mais reconnaît que «de part et d’autre, il faudra faire preuve de bonne foi et de bonne volonté pour que chaque Etat se sente prêt à s’approprier le texte. Car l’absence de consensus serait dangereuse.
Tout Etat se verrait légitimé à faire toute sorte de demande dans les instances multilatérales». Le comité préparatoire de la conférence se réunira le 6 avril pour finaliser le document qui devra encore être approuvé par tous les Etats.
Désormais, une question suscite une inquiétude: des Etats comme la Syrie ou l’Iran ouvriront-ils la boîte de Pandore en adoptant des positions maximalistes à l’égard d’Israël?
Les Européens vont-ils se contenter de ce texte? Ahmed Ihab Gamaleldin met en garde: «Nous n’avons jamais eu aussi peu de temps pour élaborer un texte dans une conférence multilatérale de l’ONU. La première lecture a eu lieu à la fin de février.»

Directrice du bureau genevois de Human Rights Watch, Julie Rivero se félicite de ce pas en avant. Mais elle met les Européens devant leur responsabilité: «La balle est dans leur camp. Il faut qu’ils adoptent désormais un agenda plus constructif.»

Sur Riposte Laïque : L’INTERVIEW DE LA SEMAINE du 30 septembre 2008
David Littman, représentant de plusieurs ONG à l’Onu - Radu Stoenescu

Riposte Laïque : M. Littman, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Riposte Laïque ?

David Littman : Né à Londres, je suis historien de formation (Trinity College Dublin) et je suis le représentant de l’Organisation pour une éducation mondiale (depuis 1997), et de l’Union Mondiale pour le Judaïsme Libéral (depuis 2000) au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève. J’ai représenté plusieurs ONG depuis 1986. Je suis donc un vétéran, et je suis assez connu pour aborder des sujets tabous, que les autres ONG préfèrent éviter. Par exemple, l’affaire Rushdie et la fameuse fatwa, dont personne ne voulait parler, ou bien les otages au Liban à la fin des années ’80. Ou bien les mutilations génitales féminines, de 3 millions de fillettes chaque année, en relation, malheureusement, avec la Charia.

Riposte Laïque : A quoi sert le Conseil des Droits de l’Homme ?

DL : Le Conseil est assez politisé. Il passe certaines résolutions et il refuse d’en passer d’autres. Il prétend être la conscience du monde. C’est une plaisanterie, car si vous lisez le dernier rapport sur le racisme et l’antisémitisme de M. Doudou Diène (1), vous verrez qu’il parle de l’islamophobie, mais ne parle pas du tout des raisons de celle-ci. Puis quand il parle de l’antisémitisme, il ne parle absolument pas de ce qui se passe dans le monde musulman, il parle de l’Amérique du Sud, de l’Europe, etc.

Le résultat, c’est que le Conseil n’arrive pas à grand-chose, mais certains efforts des Rapporteurs spéciaux pour la liberté d’expression, pour la liberté de religion, font un très bon travail, comme par exemple récemment le Rapporteur sur le Soudan. C’est très utile, et cela permet de temps à autre de critiquer dans une résolution, certains Etats qui sont en train de faire des choses monstrueuses. Cependant, la plupart des résolutions ont pour cible Israël : au moins le quart des résolutions concernent Israël, les Palestiniens, les territoires occupés, etc.

Riposte Laïque : Vous avez dit qu’il y avait des sujets tabous au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, quels sont ces tabous ?

DL : Je vous donne un exemple classique : le 16 juin dernier, j’ai pris la parole, et je parlais des violences faites aux femmes : je parlais des MGF, des crimes d’honneur, des lapidations, des mariages forcés… J’ai été arrêté 16 fois, cela a duré 1H30… Parce que prononcer le mot Charia et faire une remarque sur une loi religieuse est désormais prohibé dans le Conseil. La séance a été suspendue pour 45 min, alors que mon intervention ne devait durer que 3 min, et à la fin le Président, M. Costea, m’a dit « Ne prononcez plus le mot Charia, car sinon, je serais obligé de vous arrêter et de vous expulser du Conseil des Droits de l’Homme ».

Voilà l’ambiance qui y règne désormais, et cela a eu un effet sur tout le système onusien. Cela monte que l’OCI est en train de prendre des décisions qui sont tout à fait dictatoriales, mais c’est difficile pour certains Etats d’aller contre, car dans ce cas, d’autres résolutions très importantes, ne passeront pas à cause de l’opposition de cinq ou six membres. Par ailleurs, sachez que la Chine soutient aussi l’OCI.

Un autre exemple : « la diffamation des religions ». Ils ont essayé de faire passer cela en 1999, ils avaient appelé cela « diffamation de l’islam », ils ont dû le changer, ils l’ont appelé « diffamation des religions », mais cela ne parle que de l’islam. Nous demandons d’introduire une petite clause dans cette résolution : tuer au nom d’Allah, c’est une « diffamation de l’islam », non ? Alors mettez dans la résolution que vous condamnez tout appel au meurtre au nom d’Allah. (2) Mais évidemment qu’ils n’arrivent pas à le faire.

Mardi 23 septembre 2008, lors de la 9ème session du CDH, il s’est passé quelque chose d’absolument inouï : on débattait du racisme, de la xénophobie, et de cette « diffamation des religions ». J’ai pris la parole pour dénoncer la partialité de cette « lutte contre la diffamation des religions », (seul l’islam est mentionné dans les résolutions à ce sujet) car beaucoup de clercs musulmans diffament le christianisme et le judaïsme. Je parlais d’un texte du cheikh d’Al Azhar, Tantawi, quand le représentant de l’Egypte, Amr Roshdy Hassan m’a coupé la parole, et a demandé au Président nigérien du CDH, M. Martin Ihoeghian Uhomoibhi de considérer que ce que je disais était « hors sujet ». Quand j’allais donner un exemple récent (3), le représentant égyptien a été écouté par le Président, et celui-ci ne m’a pas laissé finir mon intervention. Tout cela sous prétexte que l’on ne peut pas débattre de ce que disent les religieux mêmes, bien que cela ait un rapport avec les questions à l’ordre du jour.

On ne peut plus critiquer l’islam, au CDH, car c’est assimilé à une insulte personnelle. Au nom du multiculturalisme, les discours des religieux musulmans bénéficient d’un respect quasi-sacré, quel que soit par ailleurs leur contenu haineux, diffamatoire ou discriminatoire ! La religion musulmane est religieusement respectée par le CDH, au mépris de l’objectif même du Conseil, qui est de sauvegarder les Droits de l’Homme.

Riposte Laïque : Est-ce que ces Rapports et ces résolutions du CDH, peuvent avoir un impact sur la laïcité ?

DL : Oui. Ce qui est en grand danger aujourd’hui, c’est la liberté d’expression et la liberté de pensée. C’est pourquoi j’ai cité Spinoza… Comme je ne pouvais plus m’exprimer directement, et que je marchais sur des œufs, j’ai pris cette manière détournée de m’exprimer. Tout le monde a compris. Mais la question demeure : quand et comment va-t-on essayer encore de nous bâillonner ?

Riposte Laïque : Si je comprends bien les Etats islamiques refusent absolument d’aborder les questions qui sont problématiques pour les citoyens laïques et féministes, à savoir les MGF, la critique de l’islam, la critique de la Charia, tout cela est devenu tabou et ils essayent de l’imposer au monde entier à travers les instances de l’ONU ?

DL : Exactement. Il faut faire une nuance cependant : ils n’ont rien contre le fait de parler de l’homosexualité, de l’avortement ou des MGF en général. Mais si vous dites que malheureusement en Egypte, 96% des femmes, c’est-à-dire la quasi-totalité des femmes sont excisées, bien qu’il y ait une loi contre les MGF, et qu’il y a un lien entre ces mutilations et la Charia, cela déclenche un scandale. Ils refusent de faire le lien entre les deux. Cela a commencé après l’affaire des caricatures au Danemark. Après cette affaire, ils ont décidé de passer par les instances internationales pour faire condamner toute « diffamation de l’islam ». Ce qui veut dire que par exemple vous pouvez parler de la lapidation des femmes, mais vous n’avez plus le droit de faire le lien avec l’islam, car ce serait « diffamer la religion », puisque tout le monde sait que « l’islam est une religion de paix, etc »…

Riposte Laïque : Vous savez qu’il y a une polémique en France, suite à l’affaire des caricatures danoises, qui ont été republiées par le journal français Charlie Hebdo. Certaines personnes ont dit qu’il y aurait « deux poids, deux mesures », et dès que l’on critique le judaïsme ou les juifs, on est condamné pour antisémitisme, tandis que l’on pourrait insulter sans problème les musulmans. Qu’en pensez-vous ?

DL : Les « deux poids, deux mesures » sont appliquées exactement d’une manière contraire, car dans le monde islamique il y a une sorte d’antisémitisme endémique. C’est devenu maintenant normal, ils produisent des films sur les Protocole de Sages de Sion, sur les supposés meurtres rituels de Pâques… Nous avons dû faire appel au Haut Commissaire des Droits de l’Homme concernant un film qui passait au Liban, et qui prétendait que les juifs commettent un meurtre rituel à Pessah. Mais dans un pays arabe, jamais personne ne critique l’antisémitisme qui est quotidien. Par exemple, quand on a reconstruit la Bibliothèque d’Alexandrie, avec l’aide d’Italie et de l’Unesco, ils avaient mis les Evangiles, le Coran, la Thora, c’est-à-dire l’Ancien Testament, mais qu’y avait-il à côté ? Les Protocoles des Sages de Sion ! Comme si c’était vrai ! Dans le monde arabe, toute cette haine contre les juifs, qui sont déjà maudits dans le Coran, tout cela est quotidien, et vous n’allez pas trouver un seul mot dessus dans le Rapport sur le racisme et l’antisémitisme de M. Doudou Diène.

Riposte Laïque : Donc pourrait-on dire que les Etats islamiques ont noyauté les instances internationales ?

DL : On peut dire qu’ils sont en train de le faire, et c’est dommage, parce que cette organisation a fait et pourrait faire de bonnes choses, pour la défense des Droits de l’Homme. Ils le font encore, mais aujourd’hui leurs mains sont liées. Il suffit de voir ce que les résolutions disent, quand c’est sur Israël, c’est toujours « condamné », et quand c’est sur des pays où il y a des génocides horribles, comme par exemple le Soudan, on ne dit quasiment rien.

Riposte Laïque : Quelle est votre opinion sur l’Union de la méditerranée, le projet de M. Sarkozy ?

DL : Je trouve que c’est curieux : il veut l’Union de la méditerranée et en même temps il ne veut pas de la Turquie dans l’Union européenne. Je suis d’accord avec lui sur ce dernier point. Je pense que son idée de l’Union de la méditerranée, c’est du bluff, c’est une manière de ne pas faire ce que les autres dirigeants européens, comme M. Prodi, cherchaient à faire, c’est-à-dire une union Nord-Sud. J’ai l’impression que M. Sarkozy souhaite des relations économiques avec ces pays, mais pas aussi étroites que le souhaitaient les autres. Il veut quelque chose qui sonne bien, mais qui est assez creux.

Riposte Laïque : C’est une coquille vide ?

DL : Oui, en effet.

Riposte Laïque : Quelles sont les forces vives qui à votre avis pourraient lutter pour sauvegarder la liberté d’expression ?

DL : Tout dépend de comment l’Occident va réagir à ce que l’on a appelé Durban 2, la Conférence de l’Onu sur le racisme. Elle ne se tiendra pas à Durban, mais à Genève, en avril 2009. Déjà le Canada et Israël ont déclaré qu’ils n’y seront même pas présents, et les USA montrent de grands signes de réticence. La dernière fois, à Durban 1, on a assisté à des actes antisémites, antisionistes honteux de la part des ONG pro-palestiniennes, qui sont souvent subventionnées par l’Union européenne. La crainte c’est que Durban 2 ne soit qu’une répétition de Durban 1. Ce qu’il faut faire, si les choses ne changent pas, c’est que le maximum d’Etats européens se retirent, et ne participent plus à ces événements.

Riposte Laïque : Quels sont les liens entre les mutilations génitales féminines, que vous dénoncez depuis des années, et l’islam ?

DL : Il y a de plus en plus de musulmanes européennes excisées, souvent on les envoie en vacances dans les pays musulmans et on les mutile. Il y a plus de 7000 musulmanes suisses qui ont été excisées. Quel est le lien avec l’islam ? Il n’y a pas un lien strict. Il y a quatre écoles de droit dans l’islam sunnite : hanbalite, chaféite, malékites et hanafite.

L’école chaféite est l’école dominante en Egypte. Il suffit de regarder le texte de la loi chaféite – et quand je parle aux Nation Unies, je produis toujours l’original arabe, car ils ont toujours l’habitude d’édulcorer leurs propos lorsqu’ils traduisent leurs textes : la circoncision est obligatoire pour les garçons, tout comme l’excision totale pour les filles. En Iran, cela ne se pratique pas, au Maroc et en Syrie non plus, mais dans le Golfe persique, cela se fait. Sur les 32 pays où les MGF sont constatées, 29 sont musulmans, membres de l’OCI. Cela ne veut pas dire que cela n’est pas pratiqué parfois par certains chrétiens, en Ethiopie notamment, car c’est une tradition pharaonique.

Il y a trois fatwas d’Al Azhar qui traitent de l’excision : une de 1949, une autre de 1951, et la dernière de 1981. Ces trois textes disent : la circoncision est obligatoire, et concernant les filles, les parents « doivent faire le devoir », c’est-à-dire suivre la tradition. La loi égyptienne gouvernementale est contre depuis dix ans, cependant le pourcentage de filles excisées ou infibulées reste entre 96 et 97%, chiffre de l’Unicef. Nous demandons donc que le cheikh Tantawi, le grand imam d’Al Azhar, fasse une fatwa très claire qui dise que c’est contre la religion. S’il le dit, toutes les femmes l’écouteront, car la plupart sont analphabètes, et ce sont elles qui pratiquent l’excision et qui l’arrangent pour leurs filles.

Mais Tantawi ne le fait pas, bien que la loi pénale condamne cette tradition infâme, et que Tantawi lui-même ait été nommé par le gouvernement égyptien, car il y a la pression de Frères musulmans. S’il faisait cette fatwa, les Frères musulmans considéreraient qu’il dévie de la Charia, et il aurait des problèmes. L’Egypte est dans une situation très embarrassante au CDH, car ceci est la preuve qu’en islam, certaines règles ne peuvent pas changer.

Riposte Laïque : A part la vôtre, y a-t-il d’autres voix au CDH pour dénoncer ces pratiques ?

L : Oui, beaucoup, et même des voix musulmanes. Mais elles ne veulent pas que les MGF soient reliées à l’islam. Mme Halima Embarek Warzazi (Rapporteur spécial de l’ONU) a fait beaucoup pour lutter contre cela, avec l’aide des ONG féministes, mais dès que l’on mentionne un lien avec l’islam, elle enrage. Ces militantes savent que j’ai raison, mais elles ont peur de la réaction des femmes musulmanes, qui ne veulent pas que l’on lie l’islam à quoi que ce soit de mauvais.

Riposte Laïque : L’islam est bon par définition ?

DL : Evidemment !

Riposte Laïque : Est-ce que vous pensez qu’un jour la loi musulmane peut être compatible avec la démocratie ?

DL : Non, ou alors, ce sera une autre « démocratie ». Quand ils insistent et défendent la Charia telle qu’elle est enseignée à Al Azhar, c’est impossible. En Iran, ils ont le droit de voter, mais seulement pour les candidats que la hiérarchie religieuse décide de ne pas exclure. La démocratie veut dire le respect de la dignité de tous les individus, or quand la police surveille par exemple que les femmes ne montrent pas trop de cheveux dans la rue, on ne peut pas parler de démocratie. La démocratie, c’est l’égalité de tous devant la loi, fidèles et infidèles, ce qui est impossible en dans une société islamique. Si demain, il y avait un vote équitable en Egypte, les Frères musulmans gagneraient, puis ils aboliraient tout de suite le vote équitable.

Riposte Laïque : Est-ce que les mosquées sont de simples lieux de culte, comme les églises dans le christianisme ou les synagogues dans le judaïsme ?

DL : Non, car si vous écoutez les sermons, ceux qui viennent d’Arabie Saoudite, les wahhabites par exemple, dans la plupart des mosquées, ont un contenu politique et un contenu haineux énorme. On a des enregistrements, on le sait. Vous n’allez jamais entendre dans une église ou une synagogue un appel à la conquête du monde ou au jihad !

Riposte Laïque : Mais est-ce qu’une mosquée a un rôle politique ou un rôle religieux ?

DL : Ils ne disent jamais que c’est politique, mais toujours que c’est religieux. La politique sert toujours la religion en islam, et la conquête en islam, c’est une guerre défensive, parce que les gens refusent de se convertir. Résister à l’islam, c’est attaquer l’islam, c’est pourquoi l’islam doit se défendre en conquérant, c’est tout simple !

Riposte Laïque : Que faire pour résister aux islamistes ?

DL : Il faut parler haut et fort. Il ne faut pas cacher la réalité pour des raisons d’accommodement. Nous devront appeler un chat un chat, et leur faire honte ! J’aime beaucoup un passage de la Bible, du livre d’Ezéchiel : « Si la sentinelle voit venir le danger, et ne sonne pas de la trompette ; c’est la sentinelle qui est responsable. Mais si elle avertit les gens et personne ne l’écoute, ce sont eux qui sont responsables. » Donc nous devons être des sentinelles et dire la vérité. Par exemple dire haut et fort qu’au Darfour, ce sont des arabes musulmans qui attaquent des africains musulmans, pour des raisons ethniques.

Riposte Laïque : Donc « Vous connaîtrez la Vérité et la Vérité vous rendra libres » ?

DL : Oui, exactement comme le disent les chrétiens. Ou mieux : « Vous connaîtrez la vérité de la démocratie, et cette vérité vous rendra libres » !

mardi 17 mars 2009

Découverte incroyable en Antarctique

Voici un texte que j'ai reçu sur un forum du journal Le Soir. Merci à son auteur de le partager avec nous...

Pour découvrir le débat "Jésus a existé, la bonne blague" C'est ici...



"Selon le Washington Post, les présidents Medvedev, G.W. Bush, ainsi que le premier ministre G. Brown, ont conjointement reçu, voilà plus d'un an, une dépêche qu'ils ont tenue secrète. Celle-ci émanait de la station géophysique américaine Amundsen Scott qui révélait qu'à la suite de la fonte des glaces, le mont Erébus venait de s'effondrer dans la Mer de Ross: cela faisait plusieurs mois que des chercheurs basés en Antarctique observaient la calotte glacière de cette montagne haute de 3794 mètres. Ils avaient observé des crevasses tellement énormes au pied du glacier qu'is se demandaient comment le volcan tenait encore debout. A présent, le mystère est levé. C'est une dent fossilisée, d'un type encore inconnu sur terre, qui supportait toute la masse du volcan, un peu à la manière d'un pivot. La dent, d'une longueur "qui dépasse l'entendement" (sic), a poussé les scientifiques à creuser les glaces de la région. C'est ainsi qu'ils découvrirent d'autres dents tout aussi gigantesques et dégagèrent une tête ressemblant à celle d'un âne, mais d'une taille démesurée. Le crâne, de "faibles" dimensions, est prolongé de mâchoires de plusieurs centaines de mètres. Arrivées en renfort, et dans le plus grand secret, des sociétés de prospection russes, américaines et britanniques retournèrent toute la zone des Monts Transantarctiques: ils découvrirent un thorax de plusieurs kilomètres de long qui, vu la position des arêtes, leur forme et leur densité, les fit penser à une sorte de cachalot super-géant. La station géophysique Amundsen Scott regrette que la queue du monstre n'ait toujours pas été retrouvée. Vu le caractère assez exceptionnel de la découverte, des paléontologues, parmi lesquels le célèbre professeur Yves Coppens, se sont passionnés pour la créature fossilisée. Elle date d'environ quinze milliards d'années et serait donc morte au moment du "Big Bang".

Selon d'éminents spécialistes, il ne peut s'agir que du cadavre de Dieu: Celui-ci s'ennuyait, seul, perdu dans l'éternité et aurait décidé de se suicider. Il se serait -mais ce n'est qu'une hypothèse- fait imploser et aurait par là même crée l'univers."

guyyans (pseudo)



Farfelu, mais pas plus que d'autres explications...

jeudi 12 mars 2009

Athée avec un grand A


Voici un excellent article du grand Martin Petit, humoriste et philosophe Canadien... Un grand merci à lui pour ses bons mots et pour son accord pour la parution de ce texte sur mon blog. N'hésitez pas à découvrir le sien, c'est ici...

Il nous manque quelques références canadiennes pour comprendre toutes les allusions (notamment sur les politiques), mais l'essentiel est ailleurs...

Bonne lecture...


Athée avec un grand A

Athée risque?

Je suis devenu tabou. Moi et toutes les personnes athées du monde entier. Car « athée » (et non Karaté) est reconnu officiellement comme un tabou par notre divertissant ministère de l’éducation qui juge le terme « trop négatif » pour les oreilles de nos petits Einstein.

Je lisais cette nouvelle en déjeunant samedi, et j’ai eu peur d’avoir manger des céréales à remonter dans le temps ! Sommes-nous encore en 2008 ou en 1816? Je pensais que le suicide assisté et les pratiques sexuelles incluant des excréments étaient tabous. Mais être athée !? Vraiment ? Mon gouvernement m’inquiète.

Car je suis un authentique pratiquant athéiste. Je ne suis pas une brebis égarée qui croit aux Canadiens quand ça va bien et en Dieu quand ça va mal. Je suis homme d’aucune religion, je n’ai même pas de carte air miles, c’est vous dire comment je ne suis pas proche d’aller au ciel!

J’aimerais que la souriante ministre m’explique comment 800 000 000 d’athées de par le monde, deviennent un groupe tabou? Même Dieu est athée, car Dieu ne peut pas croire en une force supérieure à lui-même, il est donc athée ou immensément confu, un mystère que je laisse à d’autres le soin de percer.

Les jeunes entrent au primaire déjà déçus d’apprendre que le Père Noël n’est rien d’autre que tonton Sylvain, donnons leur un peu de répit. D’ailleurs ce n’est pas un cours de religion qui manque aux enfants, c’est un cours d’enseignement des adultes. Un cours qui leur expliquerait qui sont ces extra-terrestres narcissiques qui insistent tant pour les déformer à leur image.

Tentative d’explication religieuse pour les jeunes :

Dieu (God) : Nom masculin. Difficile à croire mais Dieu est un concept religieux responsable de la création du soleil, de la terre, des kiwis et des hommes. Être tout-puissant, il a attendu que l’homme découvre l’alphabet pour écrire son best seller, la Bible. Véritable succès de librairie, ce livre sacré raconte, entre autres, comment Dieu a massacré les populations de Sodome et Gomorrhe pour excès de sodomie. Dans un autre passage cocasse, on y apprend comment Dieu a aussi tué tous les habitants de la planète en les noyant. Un one-man show inspiré de ce texte est présentement en tournée au États-Unis.

lundi 9 mars 2009

Non, l'athéisme n'est pas une religion...

Je reçois souvent des commentaires me disant que je suis un extrémiste de la religion de l’athéisme. Que je suis un croyant et que mon action voulant démontrer la supercherie du dieu monothéiste n’est que du prosélytisme athée.

A doctrine, je préfère attitude et à prosélytisme, je préfère engagement.

Un engament tout relatif, une requête bien légitime : le droit de m’exprimer sans passer systématiquement pour un provocateur.

Non, l’athéisme n’est pas une religion.

Le terme religion désigne un ensemble de rites, croyances généralement théistes, ...

Rites : Un rite est une séquence d'actions stéréotypées, chargées de signification (action « symbolique »), et organisées dans le temps...

Quels sont les rites de l'athéisme ? Je devrais les connaitre puisque je suis athée ! Vais-je bruler dans l'enfer des athées ?

Me voilà devenu à mon corps défendant un religieux de la non croyance parce que je pense que s’il existe une possibilité d’une entité créatrice inconsciente de notre présence, elle n’est certainement pas à notre image !

On me dit que j’ai la foi, mais une foi inversée !?! Je suppose qu’il y en a une bonne et une mauvaise. Un mystère de plus.

Bien, imaginons que je crois que dieu est à l'image d'un kangourou et je vénère les kangourous (voir la bible du kangourou). Heu… Merci de respecter ma croyance et vous pouvez en rire si vous voulez. Je ne vous en voudrais pas, ce n’est pas de votre faute, vous ne pouvez pas savoir…

Un catholique ne croit pas que dieu est à l'image d'un kangourou, ce qui fait donc de lui (en suivant le raisonnement qui fait de moi un religieux athée) un adepte de la religion de ceux qui ne croient pas que dieu est à l'image d'un kangourou.

J'ai un ami un peu dingue qui croit (le pauvre) que dieu est à l'image du feu, ce qui est bien embêtant pour lui car chaque fois qu'il voit quelqu'un s'allumer une clope, il est obligé (pour ne pas bruler en enfer, voir la bible du feu) de fermer les yeux et de réciter à voix haute une prière de 10 minutes.
Un catholique ne croit pas que dieu est à l'image du feu, ce qui fait de lui également un adepte de la religion de ceux qui ne croient pas que dieu est à l'image du feu.

Un catholique a donc plusieurs religions. Les voilà adeptes des religions de ceux qui ne croient pas que dieu est à l'image d'un musulman, d'un juif, d'un orthodoxe, d'un protestant, d’un panthéiste, d’un agnostique, d’un déiste, d’un spiritualiste, d’un matérialiste, d'une poule, d'un étron, d'une bière, du rien...

Avouez que c’est du n’importe quoi ! Si je ne suis pas un adepte d'une religion, cela ne fait pas de moi un adepte d'autre chose. On est adepte ou on ne l'est pas. On n'est pas adepte ou adepte du non adepte !

A votre avis, un chrétien a-t-il une religion ou plusieurs ?

Pourquoi la réponse est évidente pour un catholique et si compliqué pour un athée ? Si un chrétien ne croit plus en dieu, il quitte sa religion. Il peut se convertir à une autre ou ne plus en avoir, par exemple en devenant athée. L’athéisme n'est donc pas une religion...

Ainsi soit-il…

Mon dieu que c'est triste !

Je n'aime pas aller dans le sensationnel de l'actualité, mais là, l'hypocrisie est vraiment abjecte.

L'archevêque de Recife (nord-est du Brésil) a excommunié jeudi la mère de l'enfant (9 ans !), qui a avorté de jumeaux alors qu'elle était enceinte de quinze semaines, à la suite d'un viol par son beau-père. L'excommunication a été étendue à toute l'équipe médicale qui a pratiqué l'opération. "C'est un triste cas, mais le vrai problème est que les jumeaux conçus étaient deux personnes innocentes, qui avaient le droit de vivre et qui ne pouvaient pas être supprimées" déclare l'archevêque.

Selon cette personne grassement payé par sa religion dans un pays magnifique où la misère vous désole, un embryon fécondé dans le ventre d'une petite fille de neuf ans est un être innocent. Amen

Pourtant, une fois en vie, l'innocence disparait et l'on devient un misérable pêcheur qui doit se repentir ! Alleluia

Il y en a qui ne manque pas de culot pour se faire bien voir par leur direction...

mardi 3 mars 2009

Il est nié le Divin Enfant...




Un grand merci à Maëster d'accepter la publication de son dessin sur ce blog.

Je me dois de préciser que sa reproduction est sujette aux droits d'auteur, merci d'en tenir compte... 

Si vous ne connaissez pas encore cet artiste de talent, je vous invite à aller faire un petit tour sur son site, histoire de vous en payer une bonne tranche...  C'est ici


lundi 2 mars 2009

Science et religion, une fausse symétrie...

Je rumine ma pensée, mais ne la domine pas avec dextérité. Parfois, je l'exprime et souvent, je me perds en digression. Heureusement, il y en a d'autres qui sont plus clair que moi...

Cet article et le précédent sont de la plume du Professeur Jean Bricmont.

Je le remercie vivement de me laisser le loisir de les poster sur ce blog.

Jean Bricmont Professeur de physique théorique à l'UCL

Dans Le Soir du 12 février, un collectif de professeurs de l'UCL et des Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix rendaient hommage à Darwin, en critiquant à la fois le créationnisme et l'interprétation « unilatérale (de l'évolution) par les matérialismes » ainsi que le « réductionnisme absurde » de certains scientifiques qui « prétendent fonder l'athéisme de conviction sur l'athéisme méthodologique de la science ». Cette façon de rejeter dos à dos les créationnistes et les « matérialistes » permet aux intellectuels chrétiens modernes de présenter leur position comme une sorte de juste milieu. Mais cette façon de « sauver » la religion est illusoire.

Tout d'abord, pour bien comprendre l'impact de la science (et pas seulement du darwinisme) sur la vision religieuse du monde, il faut se rappeler ce que celle-ci était, mettons au XVIIIe siècle. À l'époque, la Bible était considérée comme un livre d'histoire et, donc, était prise à la lettre. La morale était définie par les prescriptions religieuses dont le respect était garanti par la peur de l'enfer. La vie quotidienne était remplie de récits de miracles et de prières exaucées. De plus, cette vision était imposée dès l'enfance et était rarement critiquée, vu que des États absolutistes la protégeaient par des moyens totalitaires. La religion remplissait toute l'existence humaine et ne se réduisait pas à une simple méditation sur le « sens ».

C'est cette vision du monde qui est devenue petit à petit intenable face aux progrès des sciences et au développement de la réflexion critique. Il est d'ailleurs assez injuste de taxer de « fondamentalistes » ceux qui, aux USA et dans le monde musulman adhèrent encore à cette vision des choses – ils sont simplement « vraiment » religieux, au sens que ce terme a eu en Europe pendant des siècles.

Il n'est par conséquent pas étonnant que les Églises se soient opposées à tous les progrès scientifiques, pas seulement à Galilée et Darwin, mais aussi à Buffon, à la géologie, au paratonnerre, à la vaccination, à l'anatomie et à la dissection, ou à l'étude scientifique de l'esprit. Dans toutes ces batailles, les Églises ont fini par être vaincues. En ce qui concerne les savants chrétiens, il faut bien constater qu'il y en a de moins en moins. Dire qu'il n'y a pas de conflit aujourd'hui entre science et religion, c'est comme dire qu'il n'y avait pas de conflit entre la France et l'Angleterre après Waterloo.

La notion de « matérialisme », critiquée comme « unilatérale » par le collectif de professeurs, peut prendre beaucoup de sens différents, mais une notion minimale consiste à affirmer la continuité entre l'homme et le reste du monde naturel, c'est-à-dire à penser qu'il ne faut pas invoquer une âme détachée du corps ou un principe vital irréductible à la physico-chimie pour expliquer l'esprit ou la vie. Mais c'est exactement ce que signifie l'évolution des espèces, combinée au rejet du vitalisme en biologie. Loin de se tenir à mi-chemin entre créationnisme et matérialisme, l'évolution des sciences a apporté un soutien énorme à la vision matérialiste du monde.

Face à cela, les chrétiens modernes acceptent la science et l'évolution et se réfugient dans un discours sur le « sens » ou la « signification », qui est supposé transcender le discours scientifique, mais qui est surtout extrêmement édulcoré par rapport au discours religieux classique. Cependant, même cette échappatoire pose de nombreux problèmes.

En effet, si le « sens de l'existence » consiste en une vie après la mort (et s'il ne s'agit pas de cela, qu'est-ce que cette expression peut bien vouloir dire ?), demandons-nous ce qui se passe avec une personne de 80 ans qui décède dans un état comateux. Reste-t-il dans cet état pour l'éternité ? Revient-il à un état antérieur, celui qu'il avait à 60 ans, à 40, à 20 ? Voilà typiquement une question à laquelle « la science n'a pas de réponse ». Mais qui en a ? La théologie ? Est-il rationnel de tenter d'y répondre en interprétant des textes supposés sacrés, remplis d'incohérences et qui se trompent sur la plupart des faits vérifiables ? Faut-il au contraire répondre à ce genre de questions en faisant confiance à son intuition ? Faire de cette réponse un choix arbitraire ? Un acte de foi supplémentaire ? Combien de tels actes sont nécessaires ? Tout le discours religieux sur le « sens de l'existence », qui est supposé appartenir à « un autre ordre » que celui de la science peut passer pour plausible tant qu'on ne lui donne aucun contenu et qu'on ne se pose pas de questions concrètes à son sujet ; mais dès qu'on le fait, et on peut multiplier ce genre de questions à l'infini (que signifie la toute-puissance divine par exemple ?) la vacuité de ce type de discours métaphysique devient manifeste.

Pour rendre compatibles les visions scientifiques et religieuses du monde, les chrétiens modernes doivent imaginer qu'un dieu tout-puissant a choisi de créer le monde, de le laisser évoluer selon les lois de la physique, de laisser agir un processus extraordinairement brutal (la sélection naturelle) et a décidé un beau jour de donner une âme immortelle à un individu dont les parents étaient de simples animaux. C'est évidemment possible, mais pas très plausible. De plus, comme le faisait remarquer Bertrand Russell, « N'y a-t-il pas quelque chose d'un peu grotesque dans le spectacle d'humains tenant un miroir devant eux et trouvant ce qu'ils y voient assez parfait pour démontrer qu'un dessein cosmique y tendait dès l'origine ? » (Science et religion, Gallimard).

Avant d'appeler les scientifiques à « prendre conscience du caractère inéluctablement partiel de leur savoir », les intellectuels chrétiens feraient peut-être bien de s'interroger sur la cohérence de leur propre discours. Et comprendre que ce n'est pas seulement la science, cette idiote, qui est limitée, mais l'esprit humain tout entier.

Au début de l'ère moderne, Francis Bacon faisait remarquer que la vérité émerge plus facilement de l'erreur que de la confusion. La religion classique était une gigantesque erreur, contre laquelle la science moderne s'est en grande partie construite ; le christianisme moderne, quant à lui, a simplement remplacé l'erreur par la confusion.

Avons-nous besoin d’illusions ?

par Jean Bricmont - SPS n° 281, avril 2008
Ce texte a été publié dans le quotidien Le Soir, Bruxelles 22 décembre 2007.

Merci encore à l'auteur de cet article pour la libre circulation de sa réflexion.

Discuter de l’utilité des religions permet d’éviter de poser une autre question, première et fondamentale, celle de la vérité des doctrines religieuses. Dans le temps, les chrétiens ne nous disaient pas que la religion soulage, fonde nos valeurs ou donne un sens à la vie, mais qu’il est vrai que Dieu existe, qu’il y a une vie après la mort, un ciel et un enfer, que Jésus est mort pour nos péchés etc. Et c’était parce que ces doctrines étaient vraies que la religion avait une dimension morale.

La vérité des doctrines religieuses s’appuyait soit sur des arguments a priori – les « preuves » métaphysiques de l’existence de Dieu – soit sur des arguments a posteriori, principalement sur l’idée que le monde, dans toute sa complexité, ne peut pas surgir de « rien » ni être « dû au hasard ».

C’est une erreur fréquente de croire que la science a réfuté ces idées, en apportant une réponse non religieuse à ces questions (par exemple, le darwinisme comme explication de l’origine de la complexité). En effet, les croyants peuvent, et pourront toujours, déplacer les questions et en trou-ver d’autres auxquelles la science ne répond pas. Mais la science, ou plu-tôt les philosophies qui se sont appuyées sur elle (matérialisme, empirisme, positivisme logique) ont changé l’idée que nous avons de ce qu’est une réponse valide à une question donnée.

D’un point de vue scientifique, invoquer comme explication d’un phénomène quelconque, l’univers par exemple, un être tel que Dieu dont on n’a aucune connaissance, même indirecte, et qu’on ne peut caractériser d’aucune façon précise, revient à dire « on ne sait pas » ou « c’est dû au hasard ».

Les atomes, par exemple, ne sont pas directement observables, exactement comme Dieu – mais la théorie atomique, contrairement à toutes les doctrines théologiques, a des conséquences spécifiques, précises et observables. La science moderne a permis d’élever les normes de ce qui peut être considéré un savoir véritable et, par là même, nous a permis de comprendre que le discours religieux est une pure illusion.

Pour ce qui est des arguments a priori, la critique empiriste, au moins depuis le 18e siècle, a montré que ceux-ci étaient pertinents en logique et en mathématique mais ne nous apprenaient rien sur le monde réel (y compris sur des sujets tels que Dieu).

Comme argument en faveur de la religion, il y avait aussi évidemment la Révélation – qui était sans doute l’argument le plus populaire – mais, lors-que l’on s’est rendu compte de la multiplicité de ces « révélations », pratiquement chaque tribu au monde ayant sa propre « parole sacrée », on a compris qu’il est impossible, sans faire de raisonnement circulaire, de déterminer quelle est la vraie révélation, ni d’ailleurs, à l’intérieur d’une révélation don-née, de déterminer quelle est la « bonne » interprétation des textes « sacrés ».

La contribution directe des sciences – géologie, cosmologie, archéologie – à la réfutation de la religion, est d’avoir montré que les textes religieux sont presque entièrement faux là où ce qu’ils disent est vérifiable. Il faut alors beaucoup de bonne volonté pour imaginer une divinité toute-puissante et omnisciente qui nous révèle de grandes vérités métaphysiques et morales dans des textes où elle nous trompe systématiquement (et forcément de façon délibérée, vu qu’elle est omnisciente) sur tous les faits vérifiables. Et si la faute en incombe aux pauvres humains qui ont transcrit maladroitement ces « vérités », alors pourquoi ne pas se méfier d’eux également lorsqu’ils nous parlent de valeurs et de morale ?

C’est après avoir été vaincus sur le plan scientifico-philosophique que les croyants ont adopté la position de repli, si courante aujourd’hui (et acceptée, malheureusement, par bon nombre de laïques), qui consiste à justifier la religion par son « utilité ». Celle-ci est souvent présentée sous une double forme, soit comme fondement de la morale, soit de façon plus vague, comme nous fournissant « du sens ».

Pour la première idée, imaginons un texte sacré qui prescrit que, lorsqu’on met ses chaussures, on doit mettre la chaussure droite avant la gauche [1]. Il est évident que cela ne rendrait pas cette action bonne et l’action contraire mauvaise. Par conséquent, il doit bien exister en nous une notion de bien et de mal, peut-être vague, mais indépendante de toute doctrine religieuse. En réalité, dans la mesure où les prescriptions religieuses nous paraissent morales, c’est uniquement parce qu’elles coïncident avec notre sentiment non religieux de bien et de mal. Mais alors, à quoi servent ces doctrines ?

Bien sûr, on peut donner un sens banal à l’idée que la religion fonde nos valeurs, sens qui a été historiquement celui qui a permis à la religion d’être le « fondement » de la morale (et que les chrétiens libéraux modernes essayent d’oublier) : la peur de l’enfer. Mais cela suppose évidemment que l’on arrive à se convaincre de l’existence de celui-ci et, de plus, cela nous ramène à la question, première, de la vérité des doctrines religieuses.

Finalement, il y a la question, très vague, du « sens ». Mais si l’on admet que les doctrines religieuses sont fausses, en particulier l’idée de vie après la mort, et que la religion n’apporte aucun éclaircissement sur le bien et le mal, il est difficile de comprendre ce que peut bien vouloir dire l’idée que la religion donne un « sens à la vie ».

Il me semble que rien ne peut mieux illustrer la déroute intellectuelle du christianisme au 20e siècle que le fait qu’aujourd’hui, ce sont les croyants qui insistent sur l’aspect « consolation » ou « morale » de la religion, plutôt que sur sa vérité. Ce sont eux qui soulignent que la religion est l’opium du peuple, même s’ils utilisent d’autres mots, comme « valeur » ou « sens de la vie », et considèrent que nous avons besoin de ce genre d’opium. Si ces positions de repli sont adoptées, c’est parce que les croyants eux-mêmes ont compris qu’il est difficile de trouver des arguments valides en faveur de l’existence de Dieu ou de l’immortalité de l’âme, mais refusent de l’admettre ouvertement, et surtout d’accepter les conclusions radicales que cela implique pour les aspects « moraux » de la religion qu’ils espèrent sauvegarder.

Finalement, si l’on pense, comme Bertrand Russell, aux « millions de victimes innocentes qui sont mortes dans de grandes souffrances parce que, dans le temps, les gens ont réellement pris la Bible comme guide de leur conduite » [2], on ne peut que se réjouir du recul progressif de la religion depuis le 18e siècle en Europe, et voir cela comme une étape importante dans l’histoire de l’émancipation humaine.


[1] Bien sûr, cet exemple, emprunté au philosophe Thomas Nagel, est imaginaire, mais il existe d’autres prescriptions, alimentaires par exemple, qui sont bien réelles et tout aussi absurdes.

[2] Bertrand Russell, Religion and Science, Oxford, Oxford University Press, 1961.