vendredi 5 octobre 2012

Jean Meslier, plus fort que Jésus-Christ !


 - Meslier ? C’est qui ce type ?

- Un curé athée, matérialiste et révolutionnaire... Né dans les Ardennes française le 15 juin 1664 et mort     au début de l’été 1729.

- Connais pas…

- C’est normal.

Il y a quelques années, Michel Onfray nous l’avait esquissé dans son « Traité d’athéologie » ce qui pouvait malencontreusement nous conduire, vu la paupérisation du personnage, vers l’autoroute d’un raccourci. La version édulcorée et dépeinte par Voltaire (on y reviendra)...

Mais, ô (demi) miracle, j’ai eu l’occasion d’assister à une conférence organisée par « les Athées de Belgique ».

Serge Deruette, spécialiste passionné de ce passionnant prêcheur contre prêcheur atypique et précurseur, nous présentait son livre « Lire Jean Meslier,… » passerelle vers le témoignage intemporel de ce diable de curé.

Avant de passer à table et en gage d’honnêteté, je vous dois une petite parenthèse au sujet de l’auteur Serge Deruette. Non, ce n’est pas un pote qui m’a demandé de faire la promo de son livre et oui, je l’ai depuis rencontré avec bonheur autour d’un bon repas et j’ai bon espoir que l’on casse encore la croute ensemble. Fin de la digression digestive.

Lire Jean Meslier. Une porte qui s’ouvre sur un des oubliés de l’Histoire. Un homme mis de côté par ceux qui avaient le privilège de l’écrire... Heureusement, celui qui creuse sa propre tombe, laisse des traces.

L’appétit défunt revient en mangeant… Après cette mise en bière apéritive, comme plat de résistance pour un tel résistant, je me devais d’attaquer, l’eau à la louche, cet ouvrage savamment cultivé…
Tant que j’en ai encore le goût en bouche, en voici le bouquet persistant :

On pourrait dire de Meslier que c’est un homme qui a reculé pour mieux sauter. Son savoir, il le doit à sa position et surtout à son analyse critique du système qu’il représente. Son défaut ? Être en avance sur son temps, même les Lumières n’auront pas son éclat. Voltaire (on y revient), sacralisé depuis, ne l’avait d’ailleurs compris qu’à moitié. A tel point que son outrecuidance le poussa à couper sous son ciseau déiste une œuvre athée, à réduire à la critique déicole un argumentaire matérialiste bien étoffé, à dénaturer un texte qu’il n’avait pas pondu. Voltaire nous parla d’un testament d’une soixantaine de feuillets quand Meslier nous laissa un mémoire et un « Anti-Fénelon » représentant plus d’un millier de pages.

Meslier, un révolutionnaire, parce que dans cette littérature de 18 siècles, il est bien un des seuls à s’adresser au peuple et pas à l’élite aristocratique. Son “Mes chers amis” est sans équivoque, il s’adresse à sa paroisse, à ses frères de déroute...

Serge Deruette nous explique aussi (p.32) : “Meslier est le premier penseur à réunir en une seule et même conception du monde et de la vie, l’athéisme, le matérialisme, le communisme et la pensée révolutionnaire”. Le tout dans une conception achevée, il n’y a qu’à se servir... Un vrai précurseur qui récusa la magie noire quand Holbach s’adonnait encore à l’astrologie. “La France trouve en lui le premier théoricien qui ait combiné son exigence de communisme avec celle de la révolution conçue comme nécessité pratique” (p.36)

Meslier démonte le christianisme et les religions monothéistes simplement en trempant sa plume dans l’encre du bon sens et de la logique. Il ne donne pas des arguments, mais huit preuves. Quand une seule devrait suffire...
 
Première preuve :
Les religions “ne sont toutes que des inventions humaines” et se contredisent entre elles...

Deuxième preuve :
La foi qui “sert de fondement à toutes les religions ” se fonde sur l’imposture des miracles, et particulièrement, dans le christianisme, sur l’imposture de l’incarnation et les contradictions des Evangiles.
 
Troisième preuve :
Les “prétendues visions et révélations divines” sont des fables trompeuses, les sacrifices bibliques d’animaux sont des pratiques barbares et celui de Christ est une aberration.

Quatrième preuve :
Les « prétendues prophéties de l’Ancien testament » (et celles tout aussi fausses des Evangiles) ne sont pas réalisées, elles ne prouvent rien et ne peuvent pas non plus être considérées comme des histoires symboliques.

Cinquième preuve :
Le christianisme présente « des erreurs » aussi bien dans « sa doctrine », comme la reconnaissance de trois dieux en un seul, l’idolâtrie – celle surtout des « dieux de pâte et de farine »-, la toute-puissance d’un Dieu pourtant insatisfait et colérique, que dans « sa morale », celle qui prône la souffrance et favorise la malfaisance (dans le texte : les méchants) autant que sa morale sexuelle.

Sixième preuve :
Le christianisme soutient « la tyrannie des grands », dénoncée au travers d’une critique serrée de la noblesse, de la monarchie, du clergé et de l’ordre social de l’Ancien Régime, comme le sont également l’inégalité causée par l’appropriation privée et d’autres injustices comme l’indissolubilité des mariages.

Septième preuve :
Derrière « la fausseté même de l’opinion des hommes touchant la prétendue existence des dieux », c’est tout particulièrement la démonstration que la matière est incréé et a d’elle-même son propre mouvement qui est envisagée au travers d’une critique serrée des arguments cartésiens (ceux de Fénelon et de Malebranche) et de la construction d’une théorie matérialiste conséquente, mais aussi la mise en évidence d’imperfections et du mal qui ne peuvent décemment être attribués à un « Dieu tout-puissant » et « infiniment bon ».

Huitième preuve :
Sous la critique de la « fausseté même de l’opinion que le hommes ont de la spiritualité et de l’immortalité de leurs âmes », c’est une théorie à la fois matérialiste et anticartésienne de la pensée et de l’ « âme » comme « modifications de l’ « être composé de matière » qui est proposée, entre autres dans l’opposition à la théorie des « animaux machine ».

Bien sûr, ces détracteurs vont pérorer sur le fait qu’un curé « athée » a préféré conserver son ministère plutôt que de cracher son hostie… Que c’est à vomir… Meslier, un anorexique du courage, une demi portion hédoniste de ses propres privilèges ?

Un hypocrite ?

Que nenni !

Laissons l’épitaphe pousse-café à Roland Desné qui préface ce livre, ainsi la boucle sera bouclée : « Osons le dire, Meslier n’est pas resté prêtre malgré ses idées, mais à cause d’elles ».

En effet, à cette époque là, comment aurait-il pu rester proche de la source ecclésiastique (pour l’analyser) en se défroquant ? Comment aurait-il pu rester proches des ses « chers amis » en fuyant ses responsabilités ?

A ajouter au menu de votre bibliothèque et à dévorer sans modération…

Lire Jean Meslier, Curée et athée révolutionnaire. (Introduction au Meslièrisme et extrait de son œuvre). Edition Aden dans la collection « Opium du peuple »

Jean-François Jacobs

mercredi 2 mai 2012

La preuve (par l'absurde) en image

Veuillez ne pas avoir l'outrecuidance de juger mes convictions intimes... Aussi absurdes soient-elles ;-)

http://www.youtube.com/watch?v=ig8vS3gR6AA&feature=share

Aux états-Unis, un athée en sait plus sur les religions qu'un croyant...

M'étonnerait pas que cela soit le cas ici aussi ;-)

http://www.slate.fr/lien/28121/americains-athees-connaissent-mieux-religion-que-croyants

Quand les cathos s'inventent dans la campagne électorale française


A LIRE CI-DESSOUS, LE CONTENU D’UN COURRIEL QUI CIRCULE DANS LES MILIEUX CATHOLIQUES FRANÇAIS :
« DIEU A UNE PREFERENCE », IL APPELLE A VOTER SARKOZY
« N’ayez pas peur !
Mais ouvrez vos yeux…
L’espérance habite les catholiques, ou chrétiens plus généralement.
Sans céder par conséquent à un catastrophisme mauvais conseiller, on ne doit pourtant pas s’interdire, au sujet de la suite des élections, d’observer l’avancée des choses avec perplexité, sinon inquiétude.
Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, les deux candidats attendus restent en lice. Le fait est qu’au nombre des enjeux de cette joute nationale on trouve des sujets qui, tels l’avortement, l’euthanasie, la bioéthique, le mariage et l’adoption pour les homosexuels, et autre théorie du genre, tracent une ligne qui ne peut plus, aujourd’hui, ne pas déterminer notre choix de chrétien.
Or le programme de M. Hollande constitue ici une atteinte à l’amour infini que le Créateur nous porte (“ Homme et femme Il les créa… ” etc.). S’il devait être mis en œuvre, les Français et les Françaises, sans doute les petits plus que les grands, et pas forcément loin de nos maisons, en souffriraient dans leurs corps et leurs consciences, plus encore qu’ils souffrent déjà, aujourd’hui, des méfaits d’une confusion des “ genres ” galopante.
Il nous faut appeler un chat un chat : M. Hollande, flanqué de ses alliés communistes dont Dieu sait pourquoi personne – ni à droite ni très à droite – ne rappelle le bien qu’ils ont fait à la planète au siècle dernier, a écrit un programme malfaisant. L’autre candidat, dont on peut débattre des qualités et des défauts, n’a en tout cas pas ce tort, et personne ne peut affirmer avec certitude qu’il cèdera inéluctablement à la pression du monde sur les sujets ci-dessus, d’autant qu’il n’aura pas à préparer un mandat supplémentaire. Il aura en tout cas contribué à retarder l’échéance, ce qui n’est déjà pas si mal.
Entre deux maux, il faut choisir le moindre. S’abstenir, c’est laisser la porte ouverte au premier des deux candidats évoqué ci-dessus. Les enfants adoptés par des couples homos, entre autres, nous en demanderont raison lorsqu’ils seront en âge de le faire.
C’est aussi de cela que l’on doit se souvenir si, pour sacrifier demain en espérant sauver après-demain, l’on est tenté de donner sa voix, délibérément, au même M. Hollande ; accélérer résolument la marche notre société vers une sorte de chaos en spéculant sur le “ bonheur ” qui pourrait suivre, n’est-ce pas s’ériger bien aveuglément en maîtres du feu purificateur ?
On peut ne pas partager cette analyse.
Le cas échéant, on admettra au moins que Dieu a certainement une préférence... et qu’il nous revient de nous y rallier. Notre prière doit demander la lumière du très-haut, et porter dans le même élan tous nos concitoyens, quels qu’ils soient. Tous ces Français qui sont depuis trop longtemps malmenés dans leur corps et leur esprit ont besoin de nous.
Notre humble mais confiante prière doit porter jusqu’à l’échéance des élections législatives, car leur enjeu est au moins aussi important que celui des présidentielles.
Si ce n’est déjà fait décidons-nous donc à prier, l’intercession de notre sainte Mère des Cieux étant ici un puissant instrument que nous a laissé le Christ pour gagner son cœur sacré. Si des centaines, des milliers, de personnes récitent entre les deux tours des présidentielles et des législatives la neuvaine qui suit, ou une autre prière du même esprit, nous pouvons espérer que demain sera moins dur que ce que les sondages annoncent.
O Vierge immaculée, mère du Christ et notre mère bien-aimante, nous venons humblement déposer à vos pieds notre souci à l’endroit de ceux qui dirigeront prochainement notre pays.
Vous êtes la sainte patronne de la France. Vous l’avez couverte de votre tendre protection plusieurs fois, aux heures les plus angoissantes de sa longue histoire. Malgré nos manques d’amour, nos infidélités, nos oublis, nous vous supplions aujourd’hui d’œuvrer à ce que demain, notre pays soit gouverné avec le plus de sagesse possible.
Eclairez-nous, et éclairez nos compatriotes, pour que nous discernions ceux sur qui, selon votre cœur immaculé, doit porter notre choix. Nous vous le demandons pour nous-mêmes et nos proches, pour tous les Français que votre divin fils et vous-mêmes aimez malgré leurs péchés, car notre Créateur ne veut pas leur souffrance.
Nous mettons, sainte Reine de France, toute notre confiance entre vos mains, certains que notre Sauveur entendra, par Vous, notre prière, et nous nous abandonnons dès maintenant à la volonté parfaite du Père, vous demandant enfin de nous donner toujours la force de prier pour nos gouvernants, quels qu’ils soient. Amen. »

Analytique ou intuitif ?

En répondant à cette question, on peut deviner comment vous pensez :

Q: " Si une batte et une balle de baseball coûtent ensemble 110$, et que la batte coûte 100$ de plus que la balle, combien coûte la balle ?

Réponse :

Si vous avez répondu 10$, vous êtes plus enclin à croire en une religion. Si vous avez répondu 5$, c'est que vous êtes plutôt du côté des non-croyants.



C'est écrit (in english) dans cette article:
http://boingboing.net/2012/04/26/scientists-claim-the-way-a-per.html

En résumé, les gens qui ont un esprit analytique sont moins croyants que les intuitifs...

La crédulité a des ressources virtuelles...

Les hackers sont plus présent sur les sites religieux que sur les sites pornographiques... Cela ne m'étonne pas. J'ai une boite mail intitulé "info@dieunexistepas.com" et je reçois une quirielle de messages qui me promettent monts et merveilles et que dieu est avec moi ;-)

http://www.lepoint.fr/insolite/la-religion-expose-plus-que-le-porno-aux-virus-informatiques-02-05-2012-1457138_48.php

mercredi 7 mars 2012

Êtes vous croyant, agnostique ou athée ?




- Pensez-vous qu’un serpent peut parler comme vous et moi ?
Genèse 3

Oui - Sans avis - Non

- Pensez-vous qu’un cheval avec une tête de femme, des ailes et une queue de paons a existé ?

Oui - Sans avis - Non

- Pensez-vous que l’on pouvait vivre il y a plus de deux millénaires jusqu’à 950 ans ?
Genèse 7-9:29

Oui - Sans avis - Non

- Pensez-vous quand vous vous êtes cogné à un meuble que c’est peut-être de la faute du meuble ?
Animisme faux-fuyant

Oui - Sans avis - Non

- Pensez-vous qu’un marabout peut résoudre vos problèmes d’argent et de cœur ?
Flyers reçu à Bruxelles dans ma boite aux lettres

Oui - Sans avis - Non

- Pensez-vous que le corps d’une femme est comme un vase décoré rempli d’ordures ?
Dalaï-Lama, "Comme la lumière avec la flamme"

Oui - Sans avis - Non


Résultat : si vous avez un seul oui, vous êtes croyant. Si vous n’avez aucun oui et au moins un sans avis, vous êtes agnostique. Si vous n’avez que des non, vous êtes athées…


Les croyants sont athées pour toutes les religions, sauf une… Encore un petit effort, on y est presque…

dimanche 26 février 2012

L'origine du voile

Bonjour,

Voici un texte trouvé sur le site de l'Institut Européen de la Culture Arabe et qui est très intéressant à lire, le thème étant l'origine du "voile"...

Bon, c'est un peu long, mais il vaut le coup !

dimanche 12 février 2012

Ce n’est pas comme si, ce n’était pas comme c’est…





Ben oui, en tenant compte que Caroline Fourest, comme journaliste anti-dogmatique, s’est montrée très critique sur le travail ou le comportement d’Eric Naulleau, Eric Zemmour, Tariq Ramadan ou encore Dieudonné, on peut envisager l’optique… Sans se fourrer le doigt dans l’œil : ce n’est pas vraiment leur meilleure copine...

Le problème pour ces messieurs, c’est que C. F., ce n’est pas comme si elle n’avait rien d’autre à foutre. Non, elle adore ça, c’est son passe temps favori, c’est une machine de guerre...

Alors de l’autre côté, ça s’agite, ça cogite et ça réplique... Une vidéo « Caroline Fourest ou la malhonnêteté intellectuelle » proposée par un réalisateur plein d’avenir tente de démontrer la perversion intellectuelle de celle par qui le mensonge arrive...

Regardons là d’un peu plus près cette vidéo (ou pas)… Si vous ne l’avez pas vue, c’est le moment de sacrifier pour la bonne cause 12 minutes de ce temps tellement précieux qu’il nous manque tant.


50 sec, ça commence… Argument d’autorité de Naulleau « Vous vous êtes faite éparpiller façon puzzle » (façon puzzle : source Les tontons flingueurs ce qui nous éclaire sur la volonté de N. de flinguer F.)... Je le vois bien répéter devant sa glace sa mise en bouche de mise à mort... Bon, c’est son droit. Cette vidéo affirme donc par la bouche de N. que F. a été ridicule Face à Tariq Ramadan, mais on ne montre pas les images, ni de lien pour que l’on puisse se faire une idée. J’y reviendrai...

1min 06, T. R. entre en scène, dégaine également l’arme de l’argument d’autorité « il y a plus de 200 fautes dans votre livre » et tire un deuxième coup « vous affirmez que je suis pour la destruction de l’état d’Israël »... Il eut été intéressant pour le réalisateur de cette vidéo qui souhaite faire toute la lumière sur cette manipulatrice hors pair qu’est  Caroline Fourest de citer quelques fautes flagrantes facilement vérifiables, de nous les montrer et de trouver quand, ou, comment, Caroline Fourest a tenu les propos que lui reproche Tarik Ramadan...

Les allégations supposées de C. F., je ne les ai pas trouvées, mais pour les fautes, il suffit de consulter la suite de la vidéo dont l’extrait provient. J’y reviendrai...

Pour prouver que C. F. ment comme une arracheuse de dent, le réalisateur qui a un certain avenir dans le film de fiction nous la montre en train de citer T. R.  A 1m 56, elle déclare que quand T. R. dit à son public : « Caroline Fourest ne supporte pas la façon dont je soutien la Palestine » Naulleau, encore lui, joue les scandalisés en disant que c’est totalement faux et que jamais il n’aurait laissé passer un truc pareil...  Il aurait suffit à N. comme au réalisateur de vérifier en regardant cette vidéo :


En substance, c’est bien N. qui se plante sévère et pour notre réalisateur, cela s’appelle avoir loupé une bonne occasion de se taire...

Le passage avec le porc-épic rouge (désolé, je ne connais pas son nom) est des plus confus... C. F. parle du droit de critiquer toutes les religions et notre piquant ami nous parle de la stigmatisation des musulmans et du léchage de cul des juifs… Je ne vois vraiment pas ce qui dans ce passage pourrait nous démontrer que C. F. est islamophobe ?!?

On reste dans l’argument d’autorité (une valeur sûre) avec l’arrivée de Dieudonné. Il commence très courtoisement et avec beaucoup d’élégance par jouer du pipo à la tête de son interlocutrice pour ensuite lui répéter trois fois « vous avez le droit de cracher à la gueule des musulmans »... Il aurait pu garder un peu de salive pour nous donner un exemple facilement vérifiable...

Monsieur T. R. est de retour à 5min49 et reproche à Madame F. de n’avoir jamais dénoncer ces 20, 30 dernières années l’occupation de piscines publiques par des femmes juives qui souhaitent se retrouver entre femmes (on comprend bien que ce dont parle T. R., c’est de son discours qui est censé être anti-Islam et pro juif)... Commençons par l’absurde, vu que C. F. est née en 1975, il aurait fallu qu’elle dénonce cet accro à la laïcité à 6 ans... Vous allez dire qu’elle aurait pu le faire à l’âge adulte et c’est ce qu’elle a fait en publiant un livre « La laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman » en 2003, soit à 25 ans....

On peut se demander aussi pourquoi le réalisateur de ce brûlot nous gratifie de l’extrait vidéo à 6min49 où Zemmour (toujours près à en lâcher une bonne) balance que C. F. est une fille de divorcés et qu’il ne faut pas aller chercher plus loin les raisons de son homosexualité... En quoi cela est un argument pour démontrer que C. F. est une menteuse islamophobe ? ...   En quoi cela est un argument ? Ou alors est-ce l’homosexualité,  qui est réprimée par les religions, qui doit entrainer le croyant à condamner C. F., plutôt que son discours ? Quel laïque pourrait défendre cela ?

8min23... Mister N. is back pour insulter F. et comme d’habitude, c’est dommage que le responsable du montage vidéo coupe dans son scénario et à l’image la réponse de F…

9min49, c’est au tour du Maire François Pupponi de sous entendre que C. F. serait plus clémente pour les immixtions des symboles juifs et catholiques qu’envers ceux de l’islam... On n’a vraiment pas de chance, parce que là non plus, notre diffuseur vidéaste de la vérité crue n’avait pas la fin de la vidéo. On peut supputer que si sa réponse ne figure pas dans ce montage, c’est que C. F. avait à truc à redire sur cette analyse... Sinon, pour les septiques durs à cuire, pour l’entendre dénoncer l’extrémisme juif, c’est ici : 


Retour à notre vidéo témoin. 10min32, Ah, enfin, j’y reviens ! T. Ramadan va nous donner, aidé par un montage dynamique de ce bon vieux réalisateur, la preuve de la monstruosité de C. F. On peut s’attendre à ce qu’elle soit honnie comme islamophobe comme j’ai pu le lire sur les réseaux sociaux, mais l’horreur absolue est une erreur de citation concernant une préface de livre rédigée par T.R. et surprise, elle reconnait sa méprise et promet d’effectuer les changements nécessaires. On pourrait espérer que T. R. salue qu’elle ne joue pas à la politicienne en noyant le poisson, mais assume en reconnaissant reconnait son erreur... Non, au lieu de cela T.R.  enfonce le clou en la déclarant coupable de malhonnêteté intellectuelle...  Nous y voilà…

Les autres reproches des erreurs de C. F par T. R. sont ici en début de vidéo :


Et pour ceux que la réponse de C. F. Intéresse, c’est à 6min27

Le réalisateur peut s’endormir la conscience tranquille, le devoir accompli et rêver à de nombreux prix de la presse pour ce reportage exceptionnel et d’une objectivité rare...

C. F. est critiquée par les gens qu’elle critique... On peut se dire que c’est son travail de journaliste d’investigation d’enquêter sur des personnalités qui agitent l’actualité, mais ce n’est pas le boulot de T.R. , pour prendre un exemple, de discréditer C. F.. Il se défend, quoi de plus normal... Et la meilleure défense, c’est l’attaque... A vous de juger sans oublier que ce n’est pas comme s’ils pouvaient aller se boire une petite coupe dans un bar gay... Pourtant, en ce qui concerne les récents événements à l’ULB lors d’une conférence sur l’extrême droite où C. F. a été privée de parole par une action commando,


T.R. et C. F. condamnent ensemble (mais pas d’une même voix) le modus operandi de la bande à Chichah… Dans cette dérive communautaire, tout peut arriver… De là à ce que C. F. et T. R se retrouvent sur la même longueur d’onde, il ne faut pas rêver :


Ce ping-pong communautaire aux coups adroits n’entraine que le revers de l’espoir du vivre ensemble…

JF Jacobs

Quelques arguments de C. F. Qui a pris le temps (c’est pas comme moi) de lire  tout T. R. :

dimanche 29 janvier 2012

L’athéisme, une religion pas comme les autres...




Ainsi donc Alain de Botton franchit le cap. En sortant son prochain livre « Religion for Atheists » (1), il suggère de muter l’athéisme en une copie pas exactement conforme des religions et de lui consacrer des temples... Cela va-t-il décrédibiliser l’athéisme ? Un piège à cons ? Si l’athéisme est considéré comme une religion, les extrémistes religieux devront-ils se résoudre à retourner leur veste en militant dorénavant pour le droit de critiquer les religions ?

Sacrilège, ineptie, Affligeant, contradictoire, stupide, du grand n’importe quoi...

Mais bon dieu de bon sang, les athées se justifient de ne pas être une religion justement en argumentant qu’il n’y a pas de dogme, de culte, de protocole dans l’athéisme !!! Dire que l’athéisme est une religion, c’est comme affirmer qu’un anti-clope pourrait être considéré comme un adorateur de la pipe... N’y voyez surtout pas un mauvais jeu de mots.

Well, well, well... Voilà qui redistribue les cartes... Voilà que maintenant, c’est un athée lui-même qui souhaite scier la branche sur laquelle il est assis.

J'ai toujours trouvé cette idée très mauvaise, voir très agaçante... Pourtant en y réfléchissant, je me dis que ce n'est pas à moi de définir comment l'athéisme des autres doit être... Si cela plaît à un athée de construire un temple, grand bien lui fasse... Tant qu'il ne m'oblige pas d'y aller pour vénérer le grand rien...

Par contre, la proposition d’Alain de Botton de dédier ces temples à l’amour, l’amitié, au calme ou autres pansements romantico zen me parait tout à fait saugrenue. Ces temples ne pourraient symboliser qu’une seule chose : la non-croyance.

Le concept d’Alain de Botton est de garder ce qu’il y a de bien dans les religions (si, si, cela existe, foi d’athée) et de rejeter ce qui est néfaste (là, les exemples sont légion).
Le “copisme” pourrait se produire sur au moins deux niveaux. L’aspect moral et les us et coutumes.

Il y a en effet une morale juive, chrétienne ou musulmane dont on peut s’inspirer. Par exemple, on pourrait dire qu’en tant qu’athée on adhère à ce passage dans la Bible :

Lv 19:10 – « Tu ne grappilleras pas ta vigne et tu ne ramasseras pas les fruits tombés dans ton verger. Tu les abandonneras au pauvre et à l'étranger. »

Et à celui-ci du Coran (si l’on fait fi du rapport à dieu) :

Sourate al-Ma'ida, verset 8 « Ô les croyants! Soyez stricts dans vos devoirs envers Allah et soyez des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l'équité: cela est plus proche de la piété. »

Mais qu’on ne tolère pas cet extrait de l’Ancien Testament :

1ère épître aux Corinthiens / 11:5-6 « Toute femme qui prie ou parle sous l'inspiration de Dieu sans voile sur la tête, commet une faute identique, comme si elle avait la tête rasée. Si donc une femme ne porte pas de voile, qu'elle se tonde; ou plutôt, qu'elle mette un voile puisque c'est une faute pour une femme d'avoir les cheveux tondus ou rasés. »

Si un croyant d’une de ces trois religions est pour le respect de l’étranger, la justice et pour l’égalité de sexe, il serait plus proche de l’athéisme que des monothéistes. De quoi engager la réflexion.

L’autre aspect copiable concernerait les rituels.

En participant à un baptême laïque en tant que parrain, je me suis rendu compte de l’importance qui peut être donnée à un engagement solennel aux yeux de tous. J’étais déjà parrain de cœur avant la cérémonie, mais après, ce n’est pas que mon sens des responsabilités que cela engendre qui a été décuplé, mais plutôt l’assentiment que ces responsabilités ont été officialisées. J’ai vécu cela comme un jour marqué d’une pierre blanche.

Les temples d’Alain de Botton pourraient accueillir à moindre frais dans un cadre sympathique et adéquat les réjouissances et les déchirures qui émaillent notre vie. Mariage, naissance, anniversaire, décès. Pourquoi un catholique peut bénéficier d’un décorum et d’un protocole respectant sa philosophie et ses croyances, tandis qu’un athée doit se contenter de structures qui respectent tout le monde, certes, mais qui ne portent pas de focus sur les convictions intimes de la personne. Pourquoi une vielle dame catholique peut rendre un hommage digne et marquer le coup en s’offrant le luxe minimum d’un adieu de circonstance pour le décès de son époux adoré quant une vielle dame athée doit se contenter d’un crématorium laïque et impersonnel ?

Fondamentalement, la question n’est pas de se demander si c’est une bonne ou une mauvaise idée. La question est de savoir si ceux qui trouvent que c’est une bonne idée vont s’organiser pour que cette utopie devienne réalité. Ceux qui sont contre ne sont qu’un facteur dont il faut néanmoins tenir compte.... Après tout, il y a bien des croyants non pratiquants...

En poussant le délire, en jouant au prophète, on pourrait imaginer de donner dans ces temples des cours d’athéisme pour instruire le croyant endoctriné qui le souhaite... J’entends déjà crier au prosélytisme athée... Mais que nenni. Il y a bien des cours de religions, non ? Pourquoi pas d’athéisme ! Cela provoquerait les croyants ? Est-ce que l’on va supprimer les cours de biologie parce qu’ils tiennent compte de la théorie de l’évolution et que cela va en contradiction avec le créationnisme ? Non, ben alors...

Personnellement, ce qui me dérange dans les religions, c’est leur affirmation naïve et désuète de l’existence de l’homme et surtout la soumission à laquelle il doit se résoudre envers son prétendu créateur… Je trouve désopilant et terriblement inhumain que la vie si unique et extraordinaire ne soit considérée que comme un passage insignifiant en attendant mieux dans le meilleur des cas... Si une religion revendiquait qu’il n’y a pas de soumissions, pas de quelconques obligations, pas de sexisme, pas d’autorité supérieure que la loi perfectible des hommes, que la vie est précieuse et unique, bref, s’il y avait une religion rationnelle et humaniste, je n’aurais rien à en redire...

Il y a bien des adorateurs du dieu spaghetti, nous voilà flanqué de la religion du copisme et maintenant, la religion la plus contradictoire de toutes : un athéisme non dogmatique mais doté d’un protocole non obligatoire. Une sorte de culte sans dévotion à l’expérimentation expliquée et reproduisible.

L'athéisme religieux est pourtant un non-sens. Mais je pense que le sens même du mot religion et son concept n'ont pas cessé d'évoluer depuis l'aube des temps, que cette évolution est loin d’être à son terme. Actuellement et techniquement, l’athéisme ne peut être une religion puisque la définition même du mot religion définie pour la première fois par Cicéron comme « le fait de s'occuper d'une nature supérieure que l'on appelle divine et de lui rendre un culte » (1) contredit au lieu d’accréditer ce que l’athéisme par nature veut défendre, une vie libérée du surnaturel. Alain de Botton pourrait donner une définition de cet acabit « Courant de pensée qui tente de répondre aux questions existentielles ». Le bin’s avec les définitions, c’est qu’il y en a parfois plusieurs pour un même mot, en voici quelques-unes concernant le mot religion (2-5)... Imaginez le nombre qu’il peut y en avoir pour “dieu” !

On dit que la vie est un éternel recommencement et c’est de l’histoire ou plus exactement de l’étymologie du mot religion que l’intersection entre religion et athéisme pourrait avoir lieu. Tertullien, Lactance voient son origine (ce n’est pas le cas de tout le monde, comment s’étonner que personne ne soit d’accord) dans "religare", c’est-à-dire relier… Relier, nous y sommes, non ? Un temple pour relier les non-croyants entre eux, des cérémonies pour relier les non-croyants entre eux, des cours d’athéisme pour relier les non-croyants entre eux…

Avec un ami de conviction, nous venons d’ouvrir une asbl sous le nom d’ « Athées Humanistes de Belgique » (7) dans le but de réunir le plus d’athées belges afin d’avoir un poids par le nombre dans les débats de société.  Nous sommes d’accord, mais pas identique, ce qui ne nous empêche pas de regarder dans la même direction. Lui trouve affligeant cette idée d’athéisme protocolaire. Il pense (et il n’a pas tort) que l’étymologie et la sémiologie sont fort importantes pour la communication. Que le terme religion et celui d’athéisme sont antinomiques. Il préfère nettement le néologisme que l'évolution de la définition afin d’éviter le risque d'abus de langage pour un même mot. Moi, je me dis que les mots comme les espèces vivantes ne peuvent s’empêcher d’évoluer, même quand on ne le souhaite pas... Lequel des deux est dans la continuité ? Y a-t-il un athéisme orthodoxe et un autre progressiste ? Le futur nous le dira parce que nous jouissons du droit d’en débattre.

Un peu de science-fiction : en Belgique, si l’athéisme devenait un culte cela équivaudrait à le subventionner. Des subsides qui sont proportionnels au pourcentage des « pratiquants ». Il serait amusant de les redistribuer chaque année à toutes personnes se déclarant officiellement non-croyantes. De quoi inverser les statistiques rapidement. Cela créerait la situation absurde que les croyants seraient taxés pour le bien-être des athées... Absurdité inversée aujourd’hui. Sur ce point, je plaiderais donc pour un état laïque plutôt que neutre et pour l’arrêt des subventions aux différents cultes... Mesure qui ne passera que le jour où les athées seront majoritaires... 

Pour clôturer, je pense que cette idée de temple n’est pas un signal d’alarme d’un athéisme décrédibilisé par son métissage, mais un signe que l’athéisme prolifère et que naturellement, il suit divers courants. Le jour où un athée tuera un autre athée parce que ce n’était pas un bon athée, il sera temps de remettre l’église au milieu du village… D’ici là, passons à l’action... Heu… Si quelqu’un a des tunes à perdre et qu’il connaît une cathédrale à vendre, j’ai une idée de réhabilitation...
JF Jacobs

Notes :
2 : Ref  Cicéron, De l'invention oratoire, II, 53 : « Religio est, quae superioris cuiusdam naturae, quam divinam vocant, curam caerimoniamque affert ». Pour un commentaire de cette définition, cf. Jean Grondin La Philosophie de la religion, Paris, PUF, coll. Que sais-je ?, 2009, p. 66-73 (ISBN 978-2-13-056860-2)
3 : Depuis le XVIe siècle, la religion a souvent été définie et contestée comme étant un ensemble de croyances et de pratiques pour un groupe ou une communauté. ref Cf. Articles « religion » dans les dictionnaires et encyclopédies d'autrefois sur le site ARTFL Project [archive], Université de Chicago - CNRS. (Dictionnaire de l'acédémie Française, 1695 ; encyclopédie de Diderot et d'Alembert, Dictionnaire de la langue française (Littré), 1872-1877 
4 : La religion peut être comprise comme une manière de vivre et une recherche de réponses aux questions les plus profondes de l’humanité, en ce sens elle se rapporte à la philosophie (ref Jean Grondin, La philosophie de la religion, Paris, PUF, coll. Que sais-je ? n° 3839, 2009. « Religion et sens de la vie »)
5 : La religion est l'ensemble des croyances, sentiments, dogmes et pratiques qui définissent les rapports de l'être humain avec le sacré ou la divinité. Une religion particulière est définie par les éléments spécifiques à une communauté de croyants : dogmes, livres sacrés, rites, cultes, sacrements, prescriptions en matière de morale, interdits, organisation, etc. La plupart des religions se sont développées à partir d'une révélation s'appuyant sur l'histoire exemplaire d'un peuple, d'un prophète ou d'un sage qui a enseigné un idéal de vie. (Définition de la religion sur un site athée. Ref http://atheisme.free.fr/Religion/Religion_definition.htm
6 : “Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Église, tous ceux qui y adhèrent.” – Durkheim, « Les Formes élémentaires de la vie religieuse », 1912.